“Ce qui est polluant dans la logique des réseaux d’égouts, aujourd’hui, c’est le fait de diluer nos urines et nos matières fécales dans un volume d’eau trop grand. Un tri directement à la source serait bien moins polluant. Nos stations d’épuration sont également coûteuses pour l’environnement, dans leur construction comme dans leur fonctionnement”, explique Florent Brun.
Avec son projet Kolos, Florent Brun recherche des techniques pour valoriser les urines et les excréments humains.
Des cuves installées au sous-sol des immeubles
“Les populations locales pourront aussi s’approprier ces techniques. On peut imaginer, par exemple, des cuves installées aux pieds des immeubles. Les agriculteurs pourraient pomper directement l’urine dans la cuve, pour l’épandre dans les champs à proximité. Pour les matières fécales, on peut imaginer des toilettes sèches reliées à des composteurs situés en sous-sol des immeubles. Les matières seraient alors exportées quand le compost arrive à maturation”, détaille le chercheur.
15 % de la surface agricole française pourrait être fertilisée
D’après Florent Brun, si 100% de l’urine des Français était recyclée, cela permettrait de fertiliser 15% de la surface agricole utile du territoire. “La collecte d’urine n’est pas une substitution totale des pratiques de fertilisation actuelle. Ce serait plutôt une alternative qui permet de recycler l’azote et le phosphore que contient l’urine humaine, précise-t-il. Le projet Kolos est à l’étude dans deux communes de la métropole de Lyon. Au printemps 2024, 10 mètres cubes d’urine vont être épandus sur du maïs avec un agriculteur. Cela donnera des temps de démonstration pour les agriculteurs et les élus. Et puis on souhaite aussi sensibiliser le public à ce projet.”