“God Only Knows” : The Beach Boys
Brian Wilson est têtu. Aussi, après avoir été retourné par les harmonies vocales des Beatles et de leur album “Rubber Soul”, il n’avait plus qu’une seule idée : faire mieux. Cela se traduira par l’album “Pet Sounds”, disque dans lequel il tourne le dos au surf rock qui l’avait rendu populaire. Il s’enferme en studio et compose ce qui deviendra le chef-d’œuvre absolu du groupe, avec cette chanson, “God Only Knows”.
“Here, There and Everywhere” : The Beatles
Si vous n’aviez jamais écouté ce morceau, vous êtes probablement dans le même état que Paul McCartney lorsqu’il l’entendit pour la première fois, subjugué par le son et les harmonies des Californiens. Il était en train de travailler avec John Lennon sur leur album “Revolver” lorsqu’ils furent invités à découvrir le dernier travail des Beach Boys. Paul Mc Cartney est têtu. Il fallait qu’il fasse mieux que ce qu’il a qualifié à l’époque de “plus belle chanson d’amour jamais écrite”. Quelques jours plus tard, il peaufina et retravailla sur l’ensemble vocale de “Here, There et Everywhere”, et elle deviendra une de ses chansons préférées dans le répertoire des Beatles.
“Wake up Boo!” : The Boo Radleys
Les Boo Radleys sont, comme les Beatles, de Liverpool. Ils maîtrisent comme leurs aînés les pop songs et les harmonies vocales. Ils étaient taillés pour avoir un grand succès, mais un obstacle s’est dressé devant eux sur leur route vers la gloire : Oasis. Les frères de Manchester allaient tout balayé sur leur passage et les Boo Radleys restèrent dans l’ombre. Reste que leur discographie est l’une des plus passionnantes du rock anglais de la fin du siècle dernier.
“Mon cœur balance” : Katerine
1996. Philippe Katerine n’est pas encore acteur ni le phénomène médiatique que l’on connaît, mais un artisan de la chanson française, aux productions très sixties. On se croirait presque dans un épisode de “Chapeau melon et bottes de cuir”. Entre le brouillard et le beau temps, son cœur balance, un peu comme ce printemps. Son album, “Mes mauvaises fréquentations”, mériterait de devenir un de vos meilleurs amis.
“Walk on by” : Dionne Warwick
Avant de devenir une des principales interprètes de Burt Bacharach, Dionne Warwick était l’une de ses choristes. Un jour, la chance lui a été donnée de faire ses preuves en tant que chanteuse principale et la voilà lancée. Les tubes s’enchaînent : “Walk on by”, “The Look of Love”, “Do you Know the Way to San José”, etc. Il faut dire qu’avec Burt Bacharach, elle disposait d’un compositeur immense. Rappelons que c’est à lui qu’on doit les bandes originales de “Casino Royale” et de “Butch Cassidy et le Kid”.
“Mushaboom” : Feist
Leslie Feist parcourt le monde de la musique depuis un bon moment lorsque la Canadienne sort son premier album, “Let it die”, fin 2003. Son premier extrait, “Mushaboom”, est aussi son premier succès. Une chanson qui respire la joie de vivre.
“This charming man” : The Smiths
Quelques chiffres sur les Smiths : en quatre ans, soit entre 1983 et 1987, ils ont sorti 22 singles, dont la plupart ne figuraient pas sur les quatre albums qu’ils ont écrit dans la même période. C’est dire si le duo formé par Johnny Marr à la guitare (et compositeur) et Morrissey au chant (et auteur) était productif.
Portés par une solide section rythmique, les deux compères de l’époque ont laissé une trace inaltérable dans la pop anglaise, leur couple étant considéré quasi comme l’égal des Mc Cartney/Lennon et Jagger/Richard.
Après leur séparation en 1987, les deux s’engagèrent dans des carrières solos prolifiques, mais aucun des deux ne trouvèrent de nouvel alter égo à la hauteur de leur talent respectif. The charming man est leur deuxième single. Pour la petite histoire, il a été composé rapidement pour l’émission culte de la BBC, “John Peel’s session”, auquel le groupe participait alors qu’il n’avait pas assez de titre à jouer sur scène.
“Friday I’m in love” : The Cure
Après The Smiths, voici Robert Smith. Malgré leur proximité patronymique, les Smiths et la tête pensante de The Cure ne se sont jamais vraiment appréciés. The Cure est aussi un groupe emblématique de la pop anglaise. “Friday I’m in Love” est tiré de leur neuvième album “Wish”.
“Lever les mains en l’air, et écoutez une pop song très naïve et joyeuse”, est ce qu’en disait Robert Smith à sa sortie. Le type de chanson qu’on a l’impression de connaître même quand on l’écoute pour la première fois. C’est d’ailleurs ce qui est arrivé à Robert Smith, lorsqu’il a commencé à composer cette chanson, il trouvait ça tellement évident qu’il était persuadé qu’elle avait déjà été écrite par quelqu’un d’autre… Et pourtant non, elle est bien de lui !
“Walking on sunshine” : Katrina and the Waves
Tirée du premier album sorti en 1983, mais publié en single en 1985, “Walking on the Sunshine” devait être au départ une petite ballade et, finalement, c’est plutôt un sprint vers le beau temps… Et un rush à la banque puisque c’est aussi l’un des morceaux les plus lucratifs de l’histoire en termes de droits publicitaires…
“Les Amants” : Rita Mitsouko
C’est le réalisateur Léos Carax qui demande aux Rita Mitsouko, en 1991, de lui écrire une chanson pour clore son film “Les amants du pont neuf”, avec Juliette Binoche et Denis Lavant. Cela donne un morceau où la musique traditionnelle se mêle aux sons plus modernes. Et comme le printemps est la saison des amours, vous conviendrez que cela tombe plutôt bien.
Si vous n’avez pas vu le film, regardez-le, au moins pour admirer la reconstitution du Pont Neuf. En attendant, jetez un œil au clip, réalisé par un des maîtres du genre, Jean-Baptiste Mondino.