Casquette, pantalon large, skateboard à la main. Pierre-André Senizergues nous reçoit au Dogtown Coffee. C’est à Santa Monica en Californie. C’est ici que se trouvait autrefois le Zéphir, magasin de surf et de skateboard.
Oui car les deux sont intimement liés. Les surfeurs, qui s’ennuyaient certains après-midi sans vagues, ont décidé dans les années 70 d’ajouter des roues à leurs planches. Ils ont aussi profité de la sécheresse, qui sévissait alors en Californie, pour squatter les piscines vides, ancêtres des skate-parks.
De skater amateur à champion du monde
« Quand j’y suis arrivé, le skate était déjà une religion », se souvient le skater. C’était en 1985. Son premier skateboard lui avait été offert quelques années plus tôt, par sa mère. « À 14 ans, je suis parti au Trocadéro avec des potes puis je me suis mis à glisser. J’ai très vite progressé », raconte-t-il.
A l’époque, la discipline – en plein essor aux Etats-Unis – en est à ses balbutiements en Europe. Les skaters sont regardés avec de drôles d’yeux. Lorsque Pierre-André Senizergues démarre, il n’existe même aucun équipement spécifique pour les skaters. Puis il se perfectionne, remporte plusieurs compétitions parisiennes, nationales puis européennes. Avant de décrocher le titre de champion du monde. Sa spécialité : le freestyle.
Les Etats-Unis lui tendent les bras. « C’était dur au début, je vivais dans la rue. Puis j’ai été repéré, sponsorisé et j’ai fini par m’y installer » dit le sportif qui y vit toujours.
Pierre-André Senizergues est aussi un homme d’affaire, à la tête de sa propre marque d’équipements de skate : Etnies. Une marque reconnue dans la discipline, mais aussi engagée sur le plan écologique. Non seulement par les matériaux, mais aussi par les projets qu’elle chapote. Comme la construction de skateparks en matière recyclée aux États-Unis comme en France.
Le skateboard à l’honneur pour Paris 2024
« Je voulais avoir un impact sur l’environnement. Et j’ai réalisé que ce dont les jeunes skaters ont besoin, c’est avant tout d’une planète », confie-t-il.
Son engagement sur le climat, son professionnalisme et sa gentillesse le pousse même jusqu’aux Jeux Olympiques. C’est sous son impulsion, entre autres, que la discipline intègre la liste des sports en 2020.
Pour Paris 2024, la compétition devrait avoir encore meilleure saveur. La discipline devrait d’ailleurs avoir une place de choix avec la construction d’un skatepark géant sur la place de la Concorde.