Comment transformer ce qui s’avère bien souvent un cauchemar en une expérience enrichissante et motivante ? Anne Bossard est professeure certifiée de français et enseignante dans le secondaire depuis plus de 20 ans. “Elle est l’auteure de “Plus jamais zéro en dictée ! Petit guide à l’usage des parents désespérés (et des adultes pas toujours à l’aise en orthographe) ” paru aux Éditions Eyrolles. Elle partage ses astuces pour aider les enfants à réussir leurs dictées et à prendre confiance en eux.
Comprendre les erreurs fréquentes
Anne Bossard identifie la faute d’orthographe la plus courante chez les élèves : “la confusion entre le son é et le son è.”
Elle explique : “le son é, vous pouvez l’écrire e accent (aigu), ée, ées, és, er et ez. Donc pour éviter cette faute, la première chose à faire c’est vraiment de prendre conscience qu’on a l’habitude de se tromper sur ce fichu son é et de faire particulièrement attention.”
La méthode pour éviter ces erreurs repose sur la pratique et la familiarisation avec les différentes orthographes possibles. Anne Bossard recommande de travailler en amont avec des exercices spécifiques que l’on peut facilement trouver sur internet ou dans des cahiers d’exercices de français.
La dictée, un exercice décourageant
Pour beaucoup d’enfants, la dictée est un exercice décourageant. En effet, elle “pénalise les erreurs de façon assez lourde” sans toujours valoriser ce qui a été bien fait. Selon la professeure, “c’est le seul exercice qui consiste à pénaliser les erreurs, de moins 0,5 à moins 1 ou moins 2 points et qui ne valorise pas ce qui a été bien fait. Donc, c’est assez décourageant pour les enfants.”
Lire pour mieux écrire
La première étape pour améliorer les compétences en dictée est de développer l’habitude de la lecture. “Il faut lire, il faut que votre enfant lise des mangas, des BD, tout ce qu’il veut. Idéalement un beau roman classique avec du passé simple, du plus-que-parfait. Ça, ça va vraiment l’aider. Lire, c’est formidable. Ça permet de visualiser les bonnes graphies”, souligne Anne Bossard. La lecture aide non seulement à enrichir le vocabulaire, mais aussi à mieux comprendre les structures grammaticales et orthographiques.
Se préparer mentalement et physiquement
Au-delà de la lecture, il est important de travailler sur la concentration et la confiance en soi. “Pour la concentration, on peut travailler la respiration, faire des coloriages avec des mandalas, pratiquer certains sports qui favorisent cette concentration. Bien sûr, avoir une bonne hygiène de vie et bouger”, recommande-t-elle.
La confiance en soi est un élément déterminant pour réussir en dictée. “Quand on a l’étiquette du ‘je suis nul en orthographe’, elle est très dure à décoller. Donc pour travailler cette confiance en soi, il faut vraiment ancrer la certitude que tout s’apprend”, explique Bossard. Elle propose de petites astuces pour renforcer cette confiance. Par exemple : une “boîte de fierté” où l’enfant peut placer des petits papiers décrivant ses réussites, qu’il peut consulter en cas de besoin.
Techniques pratiques pour réussir la dictée
Anne Bossard suggère d’abord de limiter la durée de la dictée à 20 minutes. Elle incite à dire à l’enfant qu’il va faire un “tunnel de concentration, exactement comme un athlète qui va courir”. La professeure conseille également d’écrire une ligne sur deux pour faciliter la correction. Cela permet d’anticiper les difficultés en relisant activement le texte avant de le recopier.
La relecture active est une étape souvent négligée par les enfants. “Souvent les enfants n’aiment pas relire leur copie. Ils ont terminé, ils disent “ah le supplice est fini, allez hop, on en parle plus. Mais en fait, c’est là que l’on peut encore rectifier des erreurs”, insiste Anne Bossard.
L’invitée
Anne Bossard est professeure certifiée de français et enseignante dans le secondaire depuis plus de vingt ans, au collège et au lycée. Au cours de sa carrière, elle a reçu nombre de parents d’élèves déprimés par les performances de leur enfant en dictée et nombre d’élèves terrifiés par l’exercice. Elle a remarqué que les méthodes d’enseignement classiques n’étaient pas toujours très adéquates pour les aider. Elle a ainsi eu l’idée de mettre en place une méthode simple et efficace à l’usage des élèves et de leurs parents pour les aider à progresser rapidement. Une méthode qu’elle a testée – et approuvée – auprès de ses deux enfants et des élèves qu’elle accompagne en cours particuliers.