“Les entreprises sont responsables du trajet domicile-travail de leurs collaborateurs, explique Antoine du Teilleul, cofondateur de BeeToGreen. Elles ont aussi pour rôle de former et de se préoccuper de ce qu’il se passe sur ce temps-là.” C’est ainsi qu’elles font appel à des structures, des experts, pour mettre en place des solutions vertueuses et sécurisées. “Des salariés nous confient qu’ils redoutent la route, les autres usagers et qu’ils ont peur d’eux-mêmes aussi. Le but est de leur redonner confiance le jour où ils prendront la décision de venir à vélo au travail.”
Pour faciliter l’adoption de la micro-mobilité – l’usage de véhicules fonctionnant à des vitesses généralement autour de 25 km/h pour des trajets courts de moins de 10 km -, BeeToGreen utilise les outils à sa disposition. Parmi eux, le forfait mobilité durable, mis en place il y a 4 ans, qui permet aux entreprises d’aider les salariés à s’équiper, ou encore le crédit mobilité, des remboursements opérés par l’employeur. Le vélo, c’est la garantie d’un engagement RSE pour l’entreprise, de pratiquer une activité physique pour les collaborateurs, même avec assistance électrique, d’être plus détendus et de gagner du temps.
Ces idées ont été empruntées à nos voisins anglais et plus particulièrement londoniens, où l’un des associés a vécu. Là-bas, ce type de mesures incitatives existaient avant qu’elles ne soient déployées en France. Il a, par ailleurs, été facile de les adapter à l’Hexagone, en pleine période de grève dans les transports, il y a un peu plus de 4 ans, lorsque BeeToGreen s’est lancée.
Le bon vélo pour une bonne adhésion
“On contractualise avec l’entreprise. On devient partenaires en somme. On propose ensuite nos services aux collaborateurs, qui vont avoir accès à une plateforme et à notre accompagnement personnalisé”, explique Antoine du Teilleul. Pour faire adhérer, il faut pouvoir proposer le vélo qui va parfaitement convenir aux usages de chacun. “C’est ce qui fait que les gens changent d’habitudes.” Le collaborateur va ensuite être remboursé dès lors qu’il va commencer à se rendre au travail à vélo. L’entreprise peut aussi organiser des rappels de sécurité sous forme de quizz ou de jeux, pour aider à se remémorer les bonnes règles, en partenariat avec BeeToGreen.
Avec une croissance de 5% de la pratique du vélo en 2023 et plus de 40% de Français qui utilisent au moins une fois leur vélo dans le mois, les usages ne cessent de progresser. Mais les bons gestes ne suivent pas toujours assez vite. “On est sur une pratique globalisée assez jeune. Donc il y a forcément des choses à améliorer, admet Antoine du Teilleul.”L’idée est d’aller cibler les choses que l’on fait bien : l’investissement pour la sécurisation des routes, les pistes cyclables qui ont continué après le Covid-19. Mais il manque encore quelques briques pour construire la maison et cela passe par les entreprises et les collaborateurs. Donc c’est à nous de faire de la prévention.”
“La micro-mobilité doit être l’option numéro 1”
Et les comportements changent dans le bon sens. “On le voit bien dans nos centres-villes. Avant, les vélos devaient faire attention aux voitures. Aujourd’hui, c’est l’inverse. À nous d’accompagner avec nos armes, de faire de l’évangélisation autour de la sécurité, mais aussi du vol, du stationnement. Ça entraine de nombreux questionnements et de nouvelles habitudes, qu’il faut intégrer et nous ne sommes qu’au tout début.”
Ce marché est toujours en hausse et la demande toujours aussi importante. La promesse de futures opportunités intéressantes, côtés cyclistes, comme professionnels du cycle. “Faire un trajet de 5km seul dans sa voiture n’a plus aucun sens, constate Antoine du Teilleul. L’utilisation va aller avec l’allure que les pouvoirs publics veulent donner à leur ville, avec cette prise de conscience au niveau climat, et une nouvelle génération beaucoup plus engagée sur ces questions. Il faut que le vélo soit l’option numéro 1, ce qui n’était pas le cas avant le Covid.”