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Photo : Raphaël Helle, l’autre regard sur le quotidien des ouvrières

Durant des années, le photographe Raphaël Helle a capturé la vie d’ouvriers et d’artisans. Ces travailleurs de l’ombre sont au cœur d’une exposition à Besançon.
Raphael Helle
© Photo Léopoldine Deriot/AirZen Radio
Journaliste

“Vies d’ouvrières”. Voici le nom de l’exposition photographique en cours, installée sur les quais en pierre du centre-ville de Besançon. De l’usine Peugeot aux usines textiles de la marque Petit Bateau, le photographe Raphaël Helle signe une série de portraits de femmes ouvrières.

Elles sont souvent immortalisées sur leur lieu de travail, ou parfois dans la rue, en pleine manifestation. De la force et du courage émanent de ces photos. “Cette expo s’inscrit dans le cadre des 50 ans de la lutte pour LIP. Aline Chassagne, adjointe à la culture, connaissait mon engagement pour le monde ouvrier et m’a demandé de lui faire une proposition d’expo. Montrer ces images qui ont une dimension politique en si grand, soit trois mètres sur deux, m’a semblé important. Je ne connais pas beaucoup de villes qui accepteraient d’exposer un tel sujet dans la rue, aux yeux de tous”, explique le photographe.

Raphaël Helle, un ouvrier devenu photographe

Une vingtaine d’œuvres sont ainsi exposées quai Vauban. Sur un cliché, une femme essuie ses larmes lors d’une manifestation contre la fermeture de son usine. Les gestes de ces ouvrières sont également capturés. “Cette jeune femme avait une maladie liée à ses muscles. Ses mouvements étaient très douloureux. C’est aussi cette force-là que j’ai voulu immortaliser”, souligne Raphaël. Ce dernier a un parcours atypique. Ce monde ouvrier, il l’a connu de très près.

“J’ai obtenu un BTS fabrication textile, option tricotage, il y a 40 ans. Ce diplôme m’a permis de travailler dans le textile, puis dans la métallurgie. J’ai dû changer de métier pour des raisons économiques. Ensuite, je me suis lancé de façon assez insouciante dans la photographie. J’ai photographié Vitrolles (Bouches-du-Rhône, NDLR) au moment où le FN avait remporté les élections municipales. Toute l’Europe regardait cette ville. J’étais au bon endroit, au bon moment. C’est comme ça que je suis devenu photojournaliste.”

Vies d’ouvrières, à découvrir jusqu’au 29 octobre, quai Vauban, à Besançon.

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