L’espadrille est un art de vivre, tout le monde en porte, mais le problème, il faut bien le reconnaitre, c’est qu’elle n’est pas forcément très flatteuse. Et à la fin de l’été, très souvent, on est obligé de jeter notre paire. La démarche de Laurie Cazaux est de revisiter cette chaussure traditionnelle et de lui apporter un air plus frais, plus mode, avec de très jolies matières qui permettent d’avoir une espadrille qui va durer plusieurs saisons sans problème.
Les semelles de l’Atelier Aliénor sont entièrement composées de jute. Une alternative moins chère mais courante consiste à recouvrir une semelle en mousse plastique avec une tresse de jute qui sera collée sur celle-ci (ch photo). Comment détecter une semelle en mousse ? Le poids : l’espadrille avec une semelle en mousse est beaucoup plus légère !
La conception des espadrilles de l’Atelier Aliénor commence par la tresse qui forme la semelle, et qui compte deux fois plus de fils de jute que dans la majorité des cas. Laurie, qui a ouvert son atelier à Biarritz, utilise des matières de la région. Ici, pas de tissus, mais du cuir dont la tannerie à Espelette travaille avec les plus grandes maisons.
Elle est labellisée Entreprise du Patrimoine Vivant et Leather Working Group, garantissant des procédés de production respectueux de l’environnement. Le cuir étant un rebut de l’industrie agroalimentaire, la tannerie a sélectionné des éleveurs pour leurs pratiques bienveillantes. Le cuir de la semelle et la doublure intérieure étant en contact direct avec la peau, il est primordial qu’il ne contienne aucun produit chimique. Voilà pourquoi la matière est tannée exclusivement avec des végétaux (extraits de quebracho, mimosa, châtaignier).
Un savoir-faire préservé
Les jolis rubans sont également tissés en France dans une entreprise qui perpétue des savoir-faire rares, avec du lin qui provient du Nord de la France.
Laurie Cazaux a créé Atelier Aliénor il y a 5 ans, et s’est rendu compte qu’il y avait un réel manque de couturières dans ce domaine. Le seul moyen de remédier à cela était d’apprendre elle-même le métier. Ainsi, le savoir-faire est préservé, et en tant que créatrice, elle peut fabriquer des petites séries sur-mesure, personnaliser les chaussures et également proposer des ateliers pour transmettre son savoir.
Les modèles sont conçus pour la femme, mais elle a pour projet de développer une collection pour l’homme et l’enfant.