C’est un monument bien connu des Bisontins. Lorsqu’on se promène dans les rues de Besançon, dans le Doubs, il suffit de lever les yeux pour découvrir une citadelle, nichée sur une colline verdoyante. “Cette forteresse était, il y a bien longtemps, surnommée la petite citadelle espagnole. Mais Vauban, sous l’ordre de Louis XIV, a véritablement lancé la construction de la citadelle telle qu’on la connait en 1675”, explique Hermine Chapron, médiatrice culturelle de la Citadelle.
Il faudra neuf ans aux ouvriers pour construire les remparts et les bâtiments de ce monument. Une prouesse pour l’époque. “Le lieu n’a pas été choisi au hasard. Nous nous trouvons sur le mont Saint-Etienne, qui domine la ville de 100 mètres. Et l’ensemble est naturellement protégé par le Doubs : la rivière forme un méandre qui protège la ville et la colline.”
Une ancienne prison
Aux origines, la Citadelle a donc été érigée pour protéger la partie est du royaume de France. “Elle servait aussi à maintenir la population dans l’obéissance. Les habitants appartenaient en effet au royaume d’Espagne, ils n’étaient pas ravis de devenir français”, glisse Hermine Chapron.
Au fil des siècles, la citadelle sert de caserne militaire, de lieu de formation pour les officiers, de prison et de pénitencier militaire. “Les premiers prisonniers placés ici étaient les prisonniers de l’affaire des poisons, une grande affaire criminelle du temps de Louis XIV. La dernière fois que la citadelle a servi de prison, c’était entre 1944 et 1948, après la Seconde Guerre mondiale. Environ 6000 prisonniers allemands ont été gardés entre ses murs à cette période-là.”
Pratique. La Citadelle de Besançon est ouverte tous les jours de 9 à 19 heures.