Sur Airbnb, on cherche une chambre chez l’habitant. Sur Passpassion, on trouve un stage chez l’artisan. « C’est vrai que la comparaison est opportune », plaisante Jean Muller.
Le fondateur de la start-up toulousaine a un jour voulu donner plus de sens à sa vie. Ingénieur de formation, Vincent a travaillé pendant une vingtaine d’années dans le domaine de l’aérospatial. « J’ai eu, un peu comme tout le monde, ce déclic face à ces centaines de mails et de PowerPoints sur lesquels je travaillais. Je me suis demandé si j’avais envie de faire ça toute ma vie ? » se souvient-il.
De ce constat est née Passpassion, une plateforme de mise en relation entre particuliers et artisans. « Au départ, nous propositions uniquement des courts stages, en immersion. L’idée : permettre aux gens de découvrir les métiers de l’artisanat, explique-t-il. C’était plutôt pour le loisir, pour mettre en avant les métiers de notre patrimoine. »
Susciter des vocations
Mais très vite, le succès est immense. Passpassion est lancée en 2020 avec un catalogue d’une trentaine de métiers en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine et une cinquantaine de stages. En six mois, la demande de stages est multipliée par dix. « Au début, nous parcourions les routes à la recherche d’artisans, aujourd’hui, ce sont eux qui nous appellent », se félicite Jean, qui décide donc de lancer le volet « formation professionnelle », encadrée par le CPF.
L’idée n’est donc plus seulement de mettre en avant des métiers de sens mais aussi de susciter des vocations et même d’accompagner des reconversions. « On se met à consommer local à nouveau, à réorienter nos carrières. Les boulangers, les maçons, les agriculteurs, ce sont eux qui nous font vivre en réalité », ajoute-t-il.
Comment fonctionne PassPassion ?
Pour rester dans la comparaison avec des plateformes type Airbnb ou Blablacar, Passpassion est une marketplace simple d’utilisation. On déroule le catalogue, on trie selon les métiers qui nous intéressent. Les stages apparaissent ensuite, disséminés un peu partout en France.
« Il faut savoir que beaucoup de nos stages et formations se déroulent dans le milieu rural. Les endroits sont généralement magnifiques », explique Jean Muller. Toutes les informations sont ensuite données (durée du stage, pratique de l’artisan…) et il suffit d’acheter son module via ses deniers personnels ou via le Compte personnel de formation.
Au départ, la plateforme s’adressait aux 40/50 ans mais, aujourd’hui, elle séduit également les jeunes. À l’image de Vincent, passionnée de mécanique moto. « Il se prédestinait plutôt à des études de commerce. Mais, après un stage avec un mécanicien, sa passion première s’est confirmée et Vincent est aujourd’hui à la recherche d’un atelier », raconte Jean.