« Je suis un homme de la campagne. J’ai besoin de nature et je me sens bien ici », nous confie Olivier Biggio. Cet ingénieur en biotechnologie s’est trouvé une passion peu commune : les agrumes. Dans le sud-ouest de la France, à Plaisance-du-Touch (31), il fait pousser quelque 56 variétés d’agrumes dans l’allée qui borde son jardin.
Les agrumes en pleine terre et résistants au froid
Oui, vous avez bien lu. Les agrumes d’Olivier sont plantés en pleine terre et non pas en pot. « Les agrumes en pot, vendus dans le commerce, souffrent, une fois chez nous, de nombreuses maladies et parasites. En pleine terre, ils peuvent produire beaucoup plus de fruits et n’ont quasi pas de prédateur », explique-t-il.
Et il sait de quoi il parle. Ce passionné d’agrumes est le coauteur du livre « Agrumes résistants au froid » avec Bernard Londeix. Cet ouvrage, publié aux éditions Ulmer, a eu un immense succès chez les amateurs de citrons et autres yuzus, puisqu’il s’est écoulé à plus de 20.000 exemplaires.
Si sa maison située dans la campagne haut-garonnaise est loin des rives de la Méditerranée, elle n’en est pas moins une terre d’accueil. « Les agrumes peuvent pousser quasiment partout en France, à condition de bien choisir la greffe et son porte-greffe », explique l’expert.
Les agrumes greffés, le secret de la réussite
Greffe ? Oui, on parle toujours d’agrumes. Contrairement à d’autres plantes, les agrumes ne se sèment ni ne se bouturent. Ils se greffent. Il suffit pour cela de bien choisir le porte-greffe, c’est-à-dire le plan qui accueillera la variété de son choix.
Si cela semble bien compliqué, les pépinières spécialisées sont là pour ça. C’est le cas des pépinières Vessieres près de Perpignan, mais aussi d’À l’ombre des figuiers, la pépinière Quissac près de Montpellier ou encore les Agrumes de Provence dans les Bouches-du-Rhône. Sur ces plateformes ou dans ces jardineries dédiées aux agrumes, il est possible de trouver des plants greffés made in France et surtout résistants au froid.
En effet, pour Olivier Biggio, planter en terre un citronnier acheté en pot peut aussi être une erreur. « Il ne résistera pas au froid ou donnera des fruits pauvres ou peu intéressants », explique-t-il. Dans son allée des merveilles, les variétés différentes se comptent par dizaines. « Et encore, il en existe plus de 1000 », s’amuse-t-il.
Citrangequat Thomasville, Eremorange, Ichanglemon, Kumquat Fukushu, Mandarine Satsuma, Bigarade du Vatican… acides, amers, acidulés, sucrés, il y en a pour tous les goûts. Olivier cultive aussi le yuzu, un citron japonais populaire pour son zeste. « Je me suis associé Aux tabliers toqués, une pâtisserie qui a reçu un prix pour sa pâtisserie citronnée, le Limos », raconte-t-il.