C’est un carton plein pour le manga, plébiscité à travers le pass Culture. Celui-ci a été mis en place par le gouvernement en mai dernier. Il permet aux jeunes de 18 ans d’utiliser sur deux ans un crédit de 300 euros pour des activités (cinéma, musées, théâtre, concerts…) et des biens (livres, CD, DVD, jeux vidéo, instruments de musique…) culturels. Depuis janvier 2022, il a été élargi aux 15-17 ans.
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Ce genre littéraire nippon, domine les ventes réalisées par l'intermédiaire de ce dispositif. D’ailleurs, selon le magazine Livres Hebdo, « le manga, occupe 15 places dans ce classement, dont les 12 premières. » Sur le podium, on retrouve : "One Piece", "Demon Slayer" et "L’Attaque des Titans".
Ben Kordova a remarqué une augmentation de l’affluence de sa clientèle depuis la mise en place du pass Culture. Il est le fondateur du Manga Café, situé à Paris, où on peut boire, manger et avoir accès à plus de 10 000 références. Un concept importé d'Asie. Cette affection pour la littérature venue tout droit du Japon s’explique pour plusieurs raisons : « Tu en as pour tous types de lecteurs. Et surtout, les thématiques vont parler aux jeunes. Par exemple, sur la sociabilisation : le héros qui va être un adolescent, qui va essayer de se faire des amis et, au fur et à mesure, on le suit dans son évolution. Les jeunes s’identifient beaucoup. » Par ailleurs, « l’avantage avec le manga, c'est que ça sort rapidement, argumente le gérant. Ca se lit sans prise de tête. »
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Ben Kordova soulève aussi l'aspect intergénérationnel du manga : « On a les parents, les enfants, les grands-parents. D’ailleurs, lorsqu’ils viennent avec leurs petits-enfants, on n’hésite pas à leur conseiller un manga ».
Un constat partagé par Nacy Almodar, conseillère de vente : « On a des enfants qui viennent aussi pour offrir un cadeau à leurs parents pour un premier manga. Ca leur fait un moment de partage. Au départ, on disait que les mangas étaient pour les enfants, mais à la base, les premiers qui sont sortis comme "Ken le survivant", "Goldorak" ou "Albator", ce qui faisait partie du club Dorothée, étaient plutôt pour les adultes. »
Par ailleurs, Nancy Almodar, note des nouveautés au niveau des thématiques abordées dans les mangas : « Plus ça va et plus le manga commence à casser les codes. Ces derniers temps, on en a eu beaucoup sur les identités, "est-ce que je suis hétéro ? Gay ? Bisexuel ? Pansexuel ?" Aussi, on commence à avoir des sujets sur le féminisme ou encore sur le harcèlement scolaire. Ce sujet-là, il est important d’en parler. »