Derrière une longue grille noire aux pancartes colorées, de la végétation en pagaille. Un poulailler, des vélos pour enfants, des chiens tenus en laisse. Au 49 boulevard de Ménilmontant à Paris, les anciens jouent aux échecs. Les ados du lycée d’à côté se réunissent dans des bosquets, les enfants fêtent leur anniversaire. Ici, la nature est reine. Sur les 6000 mètres carrés de terrain de la TEP (Terre d’Écologie Populaire) Ménilmontant, 4000 mètres carrés sont dédiés à la végétation.
Cet ilot de verdure, situé dans le 11ᵉ arrondissement de Paris, était auparavant un terrain d’éducation physique. En 2019, la mairie souhaitait y construire un bâtiment de 85 logements sociaux, avec une déchetterie, un gymnase et des jardins partagés. Les habitants du quartier s’y sont fermement opposés. En effet, selon le géographe Cédrick Allmang, le 11e est “l’arrondissement le plus dense d’Europe et qui compte le moins d’espace vert par habitant”. Chaque parcelle de verdure compte.
Un jardin… illégal
Cinq ans plus tard, la TEP Ménilmontant est devenue un jardin ouvert à tous. Une vingtaine de bénévoles se relaient pour ouvrir et fermer ses grilles. Il n’y a pas de chef : le lieu fonctionne “à la débrouille”. Depuis ces dernières années, l’occupation et la gestion de cette parcelle de terrain n’est pas légale, mais “tolérée par la mairie”, selon François, l’un des bénévoles.