En 1831, Jean-Baptiste Deyrolle crée cette maison. Il est très vite relayé par son fils Achille. Passionnés d’entomologie, ils développent rapidement un commerce basé sur la vente d’insectes et de matériel de chasse pour les collections d’histoire naturelle. Ils exercent aussi l’activité de taxidermiste qui avait marqué les débuts professionnels de Jean-Baptiste Deyrolle.
La taxidermie chez Deyrolle
“Deyrolle repose sur ses trois piliers : nature, art, éducation. Ici, il y a des pièces venues du monde entier. C’est le dernier cabinet de curiosité ouvert au public au monde”, explique Francine Campa, directrice du groupe Deyrolle. La taxidermie est l’une des grandes références chez Deyrolle. Ses taxidermistes sont ainsi reconnus pour leur savoir-faire et la qualité de leur travail. Deyrolle peut réaliser des naturalisations sur commande et propose aussi un service de réparation.
Yves Ceretti, taxidermiste chez Deyrolle, réalise en boutique des réparations de petite taxidermie. “Chez Deyrolle, vous allez voir des œuvres d’art, de l’ostéologie, des minéraux absolument somptueux. Vous pouvez aussi trouver des oiseaux de toute beauté, des fauves et des mammifères de tous les continents”, raconte Francine Campa.
Des animaux naturalisés avec une traçabilité
Chez Deyrolle, aucun animal n’a été tué pour être naturalisé. “Nous avons des partenariats avec des zoos et des parcs animaliers. Tout comme les humains, les animaux ne meurent pas que de vieillesse, ils meurent aussi de maladie. Ils sont euthanasiés par les vétérinaires. Dans ces cas-là, quand ils meurent, au lieu d’être incinérés, les taxidermistes récupèrent les peaux et travaillent la peau pour la garder au congélateur. Il y a une traçabilité et les espèces protégées sont détenues et livrées dans le respect de la Convention de Washington (CITES)”, explique Francine Campa.
Chez Deyrolle, une pièce est dédiée à l’entomologie. Des milliers d’insectes y sont exposés. La Maison Deyrolle enrichit constamment ses collections entomologiques et ses centaines de tiroirs ne désemplissent jamais. Papillons colorés, coléoptères, veuves noires… il y en a beaucoup.
Un travail d’étalage est par ailleurs fait directement dans la maison. Cela consiste à déplier un insecte, le faire sécher pour qu’il maintienne ensuite la position qu’on veut lui donner. C’est un travail qui nécessite une patience considérable, car les insectes sont extrêmement fragiles.
La maison Deyrolle détient le label Entreprise du patrimoine vivant. Cette marque de reconnaissance du ministère de l’Économie, de l’Industrie et de l’Emploi distingue près de 800 entreprises pour l’excellence de leur savoir-faire, artisanal ou industriel. Par ce savoir-faire reconnu, ces entreprises marquent leur appartenance au patrimoine historique national.
L’incendie du 1ᵉʳ février 2008
Le 1ᵉʳ février 2008, à 5 heures du matin, le feu démarre dans le cabinet d’entomologie et l’incendie, par sa violence, détruit plus de 90 % des collections et du mobilier entomologique. “’Il y a eu un énorme élan de solidarité. Nous avons reçu beaucoup de lettres de soutien, des personnes pleuraient devant Deyrolle. Nous avons confié des animaux brûlés aux plus grands artistes contemporains au monde. Ils ont créé des œuvres d’art, vendues lors d’une vente aux enchères. Ça a permis de récolter 200 000 euros. Cet argent a permis de reconstituer les meubles d’entomologie”, explique Francine Campa.