Au premier abord, Demain ressemble à une boulangerie classique. Sur les étalages, il y a une multitude de pains, des brioches et des croissants. Mais pour s’offrir une viennoiserie, on ne débourse que 50 centimes, 2 euros pour un pain de mie. “Demain n’est pas une boulangerie, mais un dépôt de pain. On propose du pain fabriqué la veille par une vingtaine de boulangeries artisanales. Les produits sont vendus avec un jour de plus, avec des tarifs à -50%”, explique Martin Herbelin, co-fondateur du lieu.
L’aventure Demain a commencé en juillet 2023 et suscite déjà beaucoup l’intérêt des riverains et des boulangers. “On a commencé avec six boulangeries partenaires en juillet et puis on a vu qu’il était possible de faire plus. En fait, nos produits étaient souvent en rupture de stock vers 16h, alors on a agrandi notre liste de partenaires”, souligne Martin Herbelin.
En boulangerie, 5 à 10% des produits jetés chaque jour
C’est en travaillant dans une boulangerie, il y a quatre ans, que l’idée de Demain a germé dans l’esprit de Martin Herbelin. “J’ai pris conscience de toutes les pertes réalisées en fin de journée, qui représentent 5 à 10% des produits proposés en boulangerie. Concrètement, ce sont jusqu’à 250 produits qui sont jetés. Et ces pertes sont compliquées à gérer pour eux”. Avec le projet Demain, l’équipe veut se positionner en tant que maillon de l’économie circulaire.
“Peu de boulangeries arrivent à faire don de leurs invendus de pain à des associations à Paris. Déjà, la quantité de restes fluctue, mais c’est aussi un produit difficile à transporter et qui s’abîme très vite. Dans tous les cas, on passe toujours après ces associations”, précise Martin. Pour intercepter ces invendus, Demain récupère les produits en camion réfrigéré chaque nuit entre 23h et 5h du matin. Des caisses sont mises à disposition des boulangers afin qu’ils les remplissent. Tout est ensuite apporté dans le local, rue Saint-Maur, puis trié par l’équipe.