À 19 ans, Arsenika est la première candidate qualifiée pour la demi-finale de la saison 4 de la Drag me up. Ce concours de drag queens et kings, inspiré de l’émission américaine télévisée “RuPaul’s Drag Race”, se tient tous les dimanches au bar le Who’s, à Paris. Les candidates en lice sont des artistes complètes. Elles doivent « performer », se maquiller, danser, créer des sketches et composer des tenues seules.
Arsenika est étudiante en école de maquillage à Paris le jour, « drag queen la nuit », comme elle dit. Elle réside, depuis peu, dans la capitale. « Ici, dans le Marais, les gens sont plus habitués à voir des drags comparé à n’importe où ailleurs en France. J’ai commencé à faire du drag chez moi, à la campagne. Les gens me regardaient bizarrement lorsque ma mère me prenait en photo, surtout quand je portais des talons de vingt-et-un centimètres », rit Arsenika.
Transformer la peur en force
Arsenika plaisante beaucoup. Ce soir-là, elle est habillée tout en cuir noir, de longs cheveux roses tombent en cascade sur ses épaules. « Pour mon look, je me situe entre le clown et la « babydoll ». Enfant, j’avais très peur des clowns. J’ai eu envie de prendre cette phobie à contre-courant et d’en faire une force. »
Avec le drag, Arsenika explique avoir pris en confiance et ne plus avoir peur de montrer qui elle est vraiment. « Auparavant, j’étais très timide. Mais j’ai commencé le drag en juin 2021, sur la scène de la Paris Lip Sync. Cette date est en quelque sorte ma naissance. Je n’ai jamais arrêté depuis, car j’adore la scène et donner du plaisir au public. » Parmi ses modèles, Arsenika évoque Miss Cracker, une drag américaine, mais aussi la chanteuse Christina Aguilera. « Elle a beaucoup fait pour notre communauté », ajoute Arsenika.
Une détermination de fer
Dans la rue, la jeune drag reste sur ses gardes. Surtout lorsqu’elle est habillée en Arsenika. « Quand je quitte le Who’s et la Drag me up, je rentre en taxi. J’ai pris deux fois le bus de nuit habillée comme ça, et j’ai eu beaucoup de problèmes. »
Mais les remarques et les regards désapprobateurs ne l’arrêteront pas de sitôt. « Je veux faire du drag jusqu’au bout. Et si j’avais un conseil pour quelqu’un qui rêve d’en faire, mais qui n’ose pas, je lui dirais qu’il faut y aller. Il faut le faire, et ce, malgré la peur. Je ressens de la peur tout le temps. Dans la rue, sur les réseaux sociaux, mais je continue. Si les gens réagissent, c’est qu’ils nous donnent de l’importance, après tout. »
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