« Ce sont des résultats qui vont au-delà de toutes les espérances, qui vont changer la phase de rééducation en France et en Europe », décrit Clara Sitruk, directrice de la Fondation Paralysie cérébrale. Cinq années de recherches européennes financées par la Fondation ont permis de donner des premiers résultats et ils sont très encourageants. La prise en charge précoce de la paralysie cérébrale chez l’enfant semble fonctionner avec la méthode Habit-ile.
Contrairement aux idées reçues, la paralysie cérébrale n’est une maladie rare. Elle est présente chaque jour chez quatre nouveaux-nés. Ce handicap résulte de lésions survenues sur le cerveau du fœtus ou du nourrisson et a des conséquences motrices et cognitives. Sa prise en charge est par ailleurs souvent très contraignante, avec des rendez-vous réguliers de rééducation. La méthode Habit-ile avait déjà porté ses fruits sur des enfants de 6 ans et plus. La Fondation Paralysie cérébrale a ainsi souhaité mener cette étude pour une prise en charge précoce.
La prise en charge précoce de la méthode Habit-ile
Pendant deux semaines, une centaine d’enfants de 1 à 4 ans ont ainsi été suivis en Europe. Il a donc fallu les pairer (trouver leur « jumeau ») pour constater une évolution ou non sur les mêmes handicaps. Les 50 premiers ont suivi leur emploi du temps dit classique, avec les rendez-vous chez le kiné ou la psychomotricienne. Les 50 autres ont participé à un stage intensif, avec 5 heures de jeu par jour. Delphine, maman de Martin, a vu son fils participer à plusieurs stages. Selon elle, 90% des parents ont noté des progrès significatif chez leur enfant.
La méthode Habit-ile demande un encadrement conséquent : deux professionnels pour un enfant. Lors de ces deux semaines, ils étaient en « hands off », c’est-à-dire qu’ils n’ont pas aidé l’enfant à progresser, mais l’ont encouragé et leur ont mimé les gestes. Des objectifs ont par ailleurs été fixés en amont par les deux groupes et le résultat est très prometteur. Les séances intensives permettent ainsi des progrès plus importants. Malheureusement, ces stages sont encore rares en France et très onéreux, environ 7000 euros par famille. Dans le cadre de cette étude, ils ont été pris en charge par la Fondation Paralysie cérébrale, la structure ne vivant elle que par des dons. Clara Sitruk espère que ces résultats de ce travail contribueront à les rendre plus accessibles et faciliter la vie de ces familles.