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Papillomavirus : un coup d’accélérateur pour la vaccination

Chaque année, les papillomavirus sont responsables de 6 000 nouveaux cas de cancers. Emmanuel Macron a récemment annoncé le lancement d’une campagne de vaccination des adolescents. Décryptage.
vaccination papillomavirus
© @cdc / Unsplash
Journaliste

C’est une annonce décisive dans la lutte contre les cancers du col de l’utérus. Fin février, lors d’un déplacement dans un établissement scolaire, le président de la République s’est exprimé sur les papillomavirus. Il a annoncé à cette occasion une vaste campagne de vaccination dans les collèges à partir de la prochaine rentrée.

Concrètement, tous les élèves de 5e volontaires seront concernés. Objectif : mieux lutter contre le cancer du col de l’utérus dont l’une des causes principales est justement l’HPV, Papillomavirus humain.

Pourquoi un si faible taux de vaccination en France ?

Le papillomavirus est une infection dont on recense plus de 200 types. Le plus souvent, ils sont sexuellement transmissibles. Les HPV sont à l’origine de diverses infections de la peau et des muqueuses chez les femmes et les hommes. Elles sont le plus souvent bénignes, l’organisme éliminant de lui-même le virus dans les 6 à 13 mois suivant la contamination.

Mais dans le cas contraire, l’infection peut devenir chronique provoquant des anomalies précancéreuses. Celles-ci peuvent ensuite évoluer progressivement vers un stade de cancer. Les HPV sont ainsi responsables de quelque 6 000 cancers chaque année.

En France, le taux de couverture vaccinale est actuellement de 37 % pour les filles et 9 % pour les garçons. Un score largement insuffisant pour enrayer la maladie. La stratégie décennale de lutte contre les cancers 2021-2030 vise d’ailleurs un objectif de 80 % d’ici 7 ans.

Les garçons aussi sont concernés

Comment expliquer un tel retard qui classe la France 27e dans la liste des États européens en matière de lutte contre le cancer du col de l’utérus. « Cela tient à un certain scepticisme sur les vaccins de manière générale. Ajoutez à cela le fait que, pour le combattre, il est indispensable de vacciner à l’adolescence. Et les parents n’y sont pas favorables, estiment qu’on ne doit pas se préoccuper d’une maladie sexuellement transmissible à 11 ans », confie le professeur François Bricaire.

L’infectiologue suggère qu’il est capital de vacciner les filles et les garçons. Si les maladies engendrées par les papillomavirus touchent principalement les femmes, les deux sexes peuvent être porteurs.

Aujourd’hui, les autorités sanitaires recommandent la vaccination pour les filles et les garçons entre 11 et 14 ans. Elle peut également être proposée en rattrapage jusqu’à l’âge de 19 ans. Enfin, elle reste possible jusqu’à 26 ans pour les hommes qui ont des relations homosexuelles. Selon l’Organisation mondiale de la santé, les cancers liés aux HPV seraient totalement éliminables grâce au dépistage et à la vaccination. 

L’exemple du Grand Est et des autres pays

Une campagne de vaccination basée sur le volontariat est-elle alors la solution ? Une expérimentation menée en ce sens dans le Grand Est pendant deux ans a montré de très bons résultats. Chez les jeunes scolarisés en classe de 5e, le taux de vaccination est passé de 9 % à 27 % la première année, et de 14 % à 31 % la seconde.

D’autres pays, bien plus avancés que la France sur le sujet, le confirment aussi. En Grande-Bretagne, par exemple, ou encore en Australie, où la vaccination a lieu à l’école. Le taux de personnes infectées par les HPV y est passé de 22,7 % en 2005-2007 à 1,5 % en 2015 chez les jeunes femmes de 18 à 24 ans. Les prévisions du pays prévoient même une éradication du cancer du col de l’utérus d’ici 15 ans.

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