En entrant au Forum des Images, l’équipe nous remet un badge avec notre prénom : Kevin. Ce soir, tout le monde a le même prénom à l’occasion de la diffusion du documentaire « Sauvons les Kevin ».
« Dans les années 90, ce prénom a eu un phénomène de mode inégalé. Il est monté très haut pendant 4 années et est descendu très bas très vite. Il a été massivement donné et est devenu un symbole de mauvais gout, voire de racisme de classe », explique Kevin Fafournoux, le réalisateur. C’était effectivement le plus donné, inspiré d’une pop culture américaine très plébiscité à l’époque. Pendant près de 50 minutes, on découvre ainsi avec humour et fond l’aspect sociologique et social de ce prénom. Pour ce documentaire, près de 500 témoignages ont été recueillis, donnant la parole à de nombreux Kevin sur l’impact de leur prénom. Aujourd’hui adultes, ils partagent des anecdotes au travail, en amour ou entre amis.
Et pour cette avant-première, ils ont tous été invités. Ce qui en fait, le plus grand rassemblement de Kevin de l’histoire des Kevin. Certains sont là pour la blague, d’autre pour dénoncer les aspects négatifs du prénom : « les stéréotypes, c’est beauf, plouc, geek, relou, associé au tuning et a un look vestimentaire douteux ». Sur place, nous avons cependant rencontré beaucoup de Kevin plein d’humour et d’autodérision. Seulement 127 petits Kevin sont nés en 2023. Comme les prénoms ont des cycles de 150 ans, Kevin finira probablement par revenir, avec de nouveaux ambassadeurs.