Un kit de vie en ligne pour permettre aux étudiants de prendre soin de la santé mentale des étudiants. C’est le nouvel outil en ligne développé par Nightline France. L’association a été créée en 2016 par un étudiant irlandais, Patrick Skehan.
Arrivé dans l’Hexagone, il s’est rendu compte que ce concept n’était pas présent. « C’est très répandu dans les pays anglo-saxons, depuis les années 70. Il repose sur le soutien entre pairs étudiants et c’est aussi un service d’écoute, tous les jours de 21 h à 2 h 30, tenu par les étudiants pour les étudiants. Et c’est gratuit », explique Lucile Regourd, responsable des campagnes de la structure.
Soin de soi
Cette plateforme fonctionne de différentes façons. Il y a première une branche pour prendre soin de sa santé mentale, avec un parcours personnalisé. Là, l’étudiant est invité à se situer entre « ça ne va pas du tout » et « ça va bien » en répondant à la question : « Comment ça va, vraiment ? ». En fonction de la réponse, des outils seront proposés.
Il y a des fiches explicatives, des jeux interactifs, des médiations, de la cohérence cardiaque etc… « Tout a été construit avec des psychologues, des étudiants et des communicants., souligne Lucile. Ces outils sont scientifiquement valides et souvent utilisés en séance par les psy. Le but est de les rendre accessibles. »
Soutenir son entourage
Il y a un deuxième volet sur la plateforme kit de vie : j’ai un.e ami.e qui va mal. « C’était important pour nous de le mettre parce qu’on a des personnes qui viennent nous voir. Elles ne savent pas comment aider leur entourage, confie la représentante de Nightline. Dans cette partie, on permet aux gens de décoder ces signaux-là, et on donne des conseils sur comment entamer un dialogue sans que la personne se sente attaquer. »
Par ailleurs, l’institut CSA a réalisé une enquête publiée l’été dernier pour la LMDE, La Mutuelle Des Etudiants. Elle révèle que 70% des étudiants interrogés se déclarent en situation de mal-être et 36% ont des idées suicidaires.
Les signes d’un mal-être
Mais comment déceler les signes de mal-être ? « Alors, le mal-être peut être très large. Ça peut être un rythme de sommeil déréglé, l’alimentation qui change, des idées suicidaires. Il ne faut pas hésiter à en parler, martèle Lucile. Chez Nightline, on dit : « Il n’y a pas de petit problème. » Mais parfois, on ne se sent pas légitime parce qu’on ne va pas assez mal. Mais il faut en parler dès le début. » L’an dernier, l’association a reçu plus de 13 000 appels d’étudiants. En plus de Paris, il existe des antennes à Lille, Saclay, Lyon, Pays de la Loire et Toulouse.
Par ailleurs, Nightline mène différentes actions pour sensibiliser les étudiants à la santé mentale. Elle intervient dans le milieu scolaire, tient des stands et a construit, entre autres, un annuaire de soutiens psychologiques gratuits.