“Je retrouve ici beaucoup l’énergie de l’Amazonie”, raconte Ombline Romanson, naturopathe, réflexologue et fondatrice de Naturaflo. Avant de larguer les amarres à quelques mètres du pont de Pierre, à Bordeaux, elle a eu plusieurs vies, et notamment celle de navigatrice, lors de laquelle elle est sortie des sentiers battus, comme elle se plaît à le rappeler.
Elle n’a pas simplement sillonné les mers et les océans, mais elle a eu des expériences plus aventurières, sur les fleuves et notamment l’Amazone, le long duquel elle a vécu pendant 10 ans. Elle a aussi été réalisatrice de documentaires orientés nature, culture et environnement, pour des chaines comme Arte et Planète. “Avant, je diffusais, maintenant j’infuse”, s’amuse-t-elle.
De l’Amazone à la Garonne
Et cette Garonne en amont de Bordeaux présente de nombreuses similitudes avec l’Amazone. D’abord, l’eau y est marron, boueuse. La nature ensuite est très luxuriante. Un paysage très sauvage, dépaysant. Il n’est pas nécessaire de partir bien loin de la ville pour s’imaginer en Amérique du Sud. “On est en plus relié à l’énergie de l’Amazone d’une certaine manière, à l’embouchure de la Gironde, puisque le Gulf Stream démarre là-bas, passe par les glaces dans le nord et arrive chez nous. On peut vraiment dire qu’on est relié par les courants océaniques et nous, on suit ce courant-là, de reliance à la nature et à sa propre nature”, poétise Ombline Romanson.
Sur leur péniche, Ombline et Yann proposent des croisières de deux heures. “Ça nous a paru évident de travailler avec le bateau et l’énergie de l’eau. Avec une péniche, il y a un côté slow down, ralentir pour mieux avancer ensuite”. Des croisières avec des sorties à thème : relaxation, massage, yoga, et un jacuzzi à l’avant du bateau. On effectue une navigation lente vers la nature. On découvre les carrelets, ces petits cabanons de pêcheurs sur pilotis, avec leurs filets, certains modernes, d’autres plus rustiques, on passe par des petits bras de fleuve où la nature est sauvage, on entend les oiseaux et les bruits de l’eau.
Un voyage aussi intérieur
“On fonctionne avec les marées”, explique Yann Romanson, le capitaine du bateau. “On va vers la nature avec la marée haute et on redescend avec la marée descendante. La Garonne est très large et très vivante. Avec ses marées, ses reflets changeants. On assiste à des couchers de soleil magnifiques. On ne se sent pas étriqués ou coincés, on est au contraire ouverts à 360 degrés sur l’extérieur”. “C’est la nature qui s’impose à nous et pas l’inverse”, ajoute Ombline.
Une évasion pour un voyage extérieur mais aussi intérieur. “On laisse un peu ses bagages à quai”, poursuit-elle. “Les gens qui naviguent avec nous repartent avec une véritable bulle de bien-être durable. Ils ont l’impression de s’échapper pendant deux heures. Ce qu’on propose est différent à chaque fois, on s’adapte au groupe qui est présent. C’est un espace très ouvert et c’est ce que nous cultivons avant tout. Les gens suivent complétement le courant du fleuve, dans tous les sens du terme. Et beaucoup de Bordelais ne connaissent pas leur fleuve. Donc c’est une découverte à tous les niveaux.”