Lorsqu’on parle de canevas, on a souvent l’image de ces tapisseries brodées assez kitsch qui représentent des scènes dans la forêt, des cerfs, des petits chats ou encore des paysages de montagne. Gauvain Manhattan, artiste et auteur de BD, a décidé de s’emparer de cet univers en 2018 pour lui redonner un coup d’éclat avec sa marque Canevas fatal.
Son idée a émergé quand il était étudiant aux Beaux-Arts d’Angoulême : « J’ai commencé à m’intéresser à cette pratique et je me suis rendu compte qu’elle avait un grand potentiel qui n’était pas exploité à sa juste valeur. Parce qu’il y avait cette imagerie ancienne qui lui est rattachée. Je me suis dit que ça pourrait être intéressant d’en imprimer avec des motifs contemporains. »
Des canevas modernes et colorés
Sur son site internet, il propose une multitude de modèles colorés, en édition limitée, réalisés par des artistes à qui il a fait appels, dont sa compagne Marie Boiseau, qui gère aussi les réseaux sociaux. « Ils ont été choisis pour leurs différents styles graphiques et leur originalité. On leur a quasiment donné carte blanche, car il y avait aussi quelques impératifs à prendre en considération, » précise le Nantais de 28 ans. À l’intérieur de ces kits, il y a tout le nécessaire pour faire son propre canevas : une aiguille spéciale à tapisserie avec un bout rond, un petit format pour s’entraîner, l’illustration avec les références des codes couleurs des fils imprimées au dos.
Un loisir créatif accessible
Les canevas proposés par Gauvain sont accessibles dès six ans. « Il n’y a pas besoin d’avoir de grandes capacités en broderie, de savoir tricoter, faire du crochet ou autre. C’est à peu près le même mouvement qui se répète, » dit-il pour rassurer. Et ça plaît. Plus de 15 milles personnes sont abonnées à sa page Instagram qui a été ouverte en 2019. « On a une communauté très active sur Instagram. Il faut savoir qu’il y a très peu de gens qui font du canevas contemporain en France. Ce sont les 20-40 ans qui nous suivent, mais il y a aussi des personnes plus âgées qui sont contentes de découvrir de nouveaux sujets parce que ça faisait quelques décennies qu’ils n’avaient pas changé. »
Le plaisir de faire soi-même
Depuis le lancement de Canevas fatal, 10 000 exemplaires ont été vendus. Il y a plusieurs raisons qui expliquent ce succès « tout d’abord, c’est une activité que l’on peut faire n’importe où : devant une série ou dans les transports en commun. C’est un mouvement répétitif qui ne prend pas la tête. Et il y a aussi une grande satisfaction de terminer une tapisserie qu’on a faite nous même assez facilement. D’ailleurs, quand nos abonnés ont terminé leur canevas, ils nous l’envoient. Ça fait plaisir de voir comment chacun se l’approprie, » conclut l’auteur de BD.
En ce qui concerne la provenance des produits utilisés, la toile est fabriquée en Allemagne puis imprimée en France. Les fils sont élaborés en dans le nord de la France chez DMC. Des matériaux et une fabrication principalement en France, un point important pour le créateur de Canevas fatal.