“Mon arrière-grand-mère a grandi à Paris. Enfant, elle était très passionnée par la musique. Or ses parents, issus d’un milieu modeste, n’étaient pas du tout concernés. Elle s’est donc débrouillée toute seule pour apprendre le piano”, relate Christine Géliot.
La compositrice Mel Bonis est née en 1858. À l’âge de 12 ans, ses parents se sont toutefois résignés à lui donner un enseignement musical. Élève exceptionnelle, elle sera présentée au compositeur César Franck qui lui ouvrira les portes du Conservatoire de Paris en 1876. “C’était, à l’époque, le lieu le plus éminent pour apprendre la musique. C’est à ce moment-là qu’elle partageait les mêmes cours que Debussy et Pierny”, précise Christine Géliot.
Plus de 300 pièces écrites par Mel Bonis
Entre le XIXe et le XXe siècle, les femmes compositrices n’étaient pas considérées comme crédibles. Mel Bonis a donc changé son prénom “Mélanie” pour “Mel”. Son œuvre, prolifique, fait d’ailleurs partie du mouvement post-romantisme. “Ce n’est plus du romantique, pas encore du moderne : on est quelque part entre les deux. Sa musique, très variée, allait du plus joyeux au plus dramatique. Elle a d’ailleurs écrit 300 pièces, dont des sonates, des quatuors, de la musique de chambre, des chants sacrés et profanes…”