Évoluer dans l’industrie musicale tout en réduisant son impact environnemental, c’est possible. En effet, Music For Planet fait partie de ces associations qui œuvrent à sensibiliser sur ces questions. Elle fait d’ailleurs partie des lauréates 2023 des meilleures jeunes associations élues par la mairie de Bordeaux.
Créée il y a deux ans dans la capitale girondine, la structure associative agit à une plus grande échelle. Il y a une cinquantaine de membres actifs dont des professionnels de l’industrie de la musique, des experts de l’engagement environnemental, des scientifiques, des entreprises et des particuliers. Music For Planet est le résultat de la réflexion de cinq personnes pendant les périodes de confinement.
La musique pour parler écologie
« On travaille tous sur les enjeux de développement durable, explique Benjamin Enault, président-cofondateur. On partait tous du constat que, sur ces sujets, les choses n’avaient pas tant changé que ça. Et c’est très technique avec des chiffres, des rapports, etc. parfois plombant. On s’est dit qu’il valait mieux inventer un nouveau récit, enthousiasmant. » Les fondateurs de Music For Planet ont décidé, afin que les discours soient plus audibles, qu’ils soient portés par des « influenceurs du monde du sport ou des réseaux sociaux. Par opportunisme, ça a été la musique. Pour que demain des artistes parlent plus d’écologie et éveillent les consciences auprès de citoyens », dit-il.
Pour mener à bien son projet, l’association s’est donné trois missions. Tout d’abord, mobiliser les professionnels du secteur, puis les aider à réduire leur impact environnemental. « C’est une industrie qui a une activité économique avec son propre impact environnemental, souligne le cofondateur. Il doit aussi faire sa part. On s’est rendu compte qu’il y avait une demande pour produire un CD ou un concert responsable. » Enfin, Music For Planet souhaite lever des fonds grâce à la musique, notamment lors d’achat de billet de concert. Ils seront reversés pour soutenir des projets d’associations environnementales.
Réduire son impact
En ce qui concerne l’impact de l’industrie musicale, l’action se place à différents niveaux. « On déplace du matériel, des gens aussi. Après, ça dépend si c’est un festival local ou pas. Le public se nourrit sur place aussi. On utilise du numérique, explique Arthur Lecercle, cofondateur. La musique va être l’interface pour transmettre des messages. On va leur parler des empreintes de numérique, de merchandising, de mode… » Afin d’aiguiller aussi bien les acteurs de l’industrie musicale que le public, Music For Planet a donc écrit un livre blanc. Ce dernier recense les pratiques en respect avec la Terre, que l’on peut appliquer en fonction de multiples situations : si on est spectateur, si on écoute de la musique depuis chez soi, si on est un studio…
« On a envie de déployer cet outil de sensibilisation lors d’événements musicaux. Ça permet aussi de montrer aux gens que le gros de l’empreinte n’est ni la data ni le streaming, mais bien autour du fait que l’on fabrique trop d’équipements. Qu’ensuite, on jette au lieu de recycler. On utilise la musique comme prétexte, car les gens n’ont pas nécessairement conscience de tout cela. Et elle est puissante pour ça », conclut Arthur Lecercle.