« Oh non, la machine est encore en panne ! » Le premier réflexe est de penser au réparateur. Mais trouver un réparateur sérieux et disponible rapidement, n’est pas une mince affaire. On finit donc parfois par renoncer et par acheter un produit neuf.
Pourtant, il existe plusieurs entreprises françaises qui proposent des services de réparation. C’est le cas de Murfy, une start-up francilienne dont la progression depuis 2018 est spectaculaire.
Réparer l’électroménager plutôt que de racheter
L’entreprise emploie quelques 250 salariés et répare plus de 7000 produits tous les mois. Elle compte atteindre en 2022 un chiffre d’affaires de 11 millions d’euros. « Nous souhaitons même multiplier tout ça par deux à l’horizon 2023 », s’enthousiasme l’un de ses cinq cofondateurs, Guy Pezaku.
Murfy est née dans la tête de cinq copains, à la sortie de l’école de commerce. « On ne comprenait pas pourquoi on nous expliquait, depuis des années, que le progrès consistait à acheter toujours plus et toujours neuf », explique-t-il.
Comme un clin d’œil à la loi de Murfy – selon laquelle toute chose qui doit mourir, mourra – ils ont lancé leur start-up pour procéder à la réparation des appareils électroménagers à domicile. « Nous considérons qu’un produit a droit à plusieurs vies avant d’être remplacé. »
En quelques clics, un réparateur est chez vous
La procédure est simple : le rendez-vous est pris en quelques clics sur le site internet de l’entreprise. On indique l’appareil défaillant et le tour est joué. Murfy revendique une intervention en moins de 48 heures et une tarification fixe, peu importe le nombre de passages.
La pièce qui pose problème est ensuite commandée et facturée. Si malgré tout, cela ne fonctionne toujours pas, Murfy propose un équipement similaire et reconditionné au client.
La démarche est avant tout écologique : « Un lave-linge pèse en moyenne 40 kilos. Sur ce poids, on compte 15 kilos de plastique qui ne peut être ni incinéré ni recyclé. En réparant, on évite cette surconsommation », ajoute le cofondateur.
Une académie pour former les réparateurs
Pour recruter, Murfy a dû fonder sa propre académie. « Aujourd’hui, on manque de techniciens en France. On n’a même plus assez d’écoles. Pour rattraper le retard, nous avons décidé de former nos équipes en interne », explique Guy Pezaku.
Et cela a même de quoi séduire les fournisseurs : « Les pièces détachées sont vendues à prix coûtant par les marques. Elles se font parfois plus de marge qu’en vendant des produits neufs. La réparation leur profite donc aussi. Ceux qui n’en profitent pas, ce sont les distributeurs », raconte-t-il.
Il existe d’autres entreprises qui proposent des formules plus ou moins similaires. C’est le cas de l’abonnement Darty Max qui, pour 10 euros par mois, garantit une réparation de tous les équipements éligibles. Envie, partenaire d’Emmaüs, propose aussi des réparations via des entreprises d’insertion. Il existe également une plateforme qui recense les artisans réparateurs près de chez vous ou encore SOS Accessoires pour une réparation DIY : les réparations se passent en visioconférences en suivant les conseils.