Développée l’année dernière par la Jeune Chambre Économique (JCE) de Montpellier, Pratik est une web application. Elle recense les lieux dont peuvent avoir besoin les personnes sans domicile à Montpellier. Celles-ci peuvent y retrouver des lieux où se doucher, trouver des centres d’hébergement, faire des démarches administratives, des lieux de loisirs… Dix-sept rubriques sont référencées au total. *
Depuis son lancement, elle compte plus de 500 utilisateurs. Désormais, Pratik est disponible sur une borne interactive située dans un hébergement d’accueil qui regroupe trois associations. Deux autres devraient être prochainement inaugurées.
Multiplier les supports
Il y a eu une volonté de l’association de multiplier les supports pour Pratik. “J’ai bien conscience que demander de l’aide, quand on est dans la rue, c’est compliqué et même parfois impossible, souligne Julie Gaillard, qui a porté le projet. Avoir cette application dans sa poche, c’est donc pratique. Mais il y a des personnes qui n’ont pas de téléphone ou plus de batterie. D’autres ont besoin d’un accompagnement. » C’est d’ailleurs la Métropole de Montpellier qui a financé la borne numérique.
Répondre à une problématique
La naissance de Pratik est partie d’un constat : la difficulté pour les personnes sans-abri de savoir où se doucher, se soigner, etc. C’est d’autant plus compliqué lorsqu’on ne parle pas la langue du pays. Pour constituer une base solide de données, l’association s’est servie des ressources de la Métropole de Montpellier, du SIAO34 (service intégré d’accueil et d’orientation) et de Solinum, une association qui lutte contre la pauvreté.
Par ailleurs, « le choix que l’on a fait d’un outil numérique peut paraître antinomique par rapport à la population à laquelle on s’adresse, souligne Julie. Mais on s’est basé sur une étude de la fondation Abbé Pierre qui disait qu’une grande majorité de personnes vivant dans la rue possède un smartphone. Aussi, nos villes sont dotées de bons points wifi ».
Pratik à une plus grande échelle ?
Quant à savoir si Pratik sera déployée à une plus grande échelle. « On a déjà des Jeunes Chambres Économiques locales qui se sont montrées intéressées. Mais ça nous amène à une autre difficulté : l’adaptation à la législation des pays concernés. Il faut aussi savoir que cette application est entièrement développée et portée par des bénévoles, donc il faut penser à rendre ça moins lourd. Sinon, c’est une belle opportunité », conclut Julie Gaillard.
Pratik existe en plusieurs langues. Les membres de JCE de Montpellier travaillent sur une fonctionnalité audio.