“La jalousie est normale, elle est même nécessaire dans la construction de soi, parfois”, explique Stéphanie Couturier. La psychomotricienne et sophrologue de formation est autrice de nombreux ouvrages dont “Mon enfant hérisson”, aux éditions Marabout et l’album “La jalousie” dans la collection “Le livre de mes émotions” paru chez Gründ.
Si vos enfants se querellent en permanence et se jalousent pour avoir votre attention et des marques d’affection, c’est que “L’enfant a besoin d’être sûr qu’il est autant aimé que l’autre”. Vous les aimez et les valorisez autant les uns que les autres, alors pourquoi donc cette volonté d’être le préféré ? Ne cherchez plus : l’amour est une fois de plus la réponse. “Si on est le préféré, on est sûr d’être aimé.”
Jalousie et confiance en soi
Selon Stéphanie Couturier, “très souvent, il y a aussi une grande exigence. L’enfant sait qu’il sait faire certaines choses mais pas aussi bien qu’il l’aimerait les faire et cela lui est insupportable. La jalousie passe par un manque de confiance en soi.” Le parent doit être dans la ré-assurance pour apaiser son enfant.
Que faire quand son enfant traverse un épisode de jalousie ? Pour aider son enfant jaloux à comprendre ses sentiments et l’aider à s’apaiser, plusieurs pistes existent :
- Travailler la réassurance de son enfant au quotidien en soulignant tout ce qu’il sait faire de bien. L’objectif est qu’il se sente valorisé et qu’il ressente moins le besoin de se comparer aux autres.
- Travailler sur l’hyper exigence en lui montrant qu’il est normal de ne pas tout savoir bien faire.
- Montrer à son enfant que l’on apprend dans l’erreur.
- Montrer qu’il est normal de pas avoir autant que les autres parfois.
- Montrer qu’il faut savoir se réjouir de la joie de l’autre. “Ce n’est pas parce que quelqu’un est joyeux à côté de soi, que cela nous prend notre propre joie.”
Jalousie et sentiment d’injustice
Votre enfant ne supporte pas de perdre aux jeux de société ? “C’est parce que c’est lié à un grand sentiment d’injustice”, explique Stéphanie Couturier. En effet, “la jalousie est la cousine de l’injustice”.
Pour éviter une crise, il convient de rappeler les règles avant de débuter le jeu et déclarer qu’il y aura un vainqueur et plusieurs perdants. Il est souvent plus facile pour l’enfant d’accepter de perdre s’il y a plusieurs perdants.
Pour troquer les crises de larmes contre les éclats de rire, pensez aux jeux de coopération où tous les joueurs doivent collaborer pour gagner tous ensemble. “Si on réussit à bien accompagner l’enfant sur la jalousie, cela permet d’ouvrir grand le cœur à l’empathie”, précise la spécialiste.
L’invitée.
Psychomotricienne et sophrologue de formation, Stéphanie Couturier s’est spécialisée dans les troubles des apprentissages et l’accompagnement de la sphère émotionnelle de ses patients. Elle nous raconte comment elle aide les enfants à exploiter leur potentiel, à apaiser leurs peurs, leurs colères et à faire grandir leur confiance en soi. Elle est autrice de nombreux ouvrages dont « Mon enfant hérisson » aux éditions Marabout et « Le livre de mes émotions à l’école » paru chez Gründ.
Suivre l’actualité de Stéphanie Couturier sur Instagram.