Parisienne d’origine, Christina Moreira s’est expatriée en Espagne à la fin des années 90. Depuis mars 2015, elle est prêtre et fait partie de l’association des femmes prêtres catholiques romaines (ARCWP). “Cette association est issue d’une initiative prise par sept femmes, en 2002. Elles ont été ordonnées par des évêques hommes catholiques, qui étaient d’accord avec le fait que les femmes méritent aussi bien d’être ordonnées que les hommes.”
Ces ordinations se sont alors déroulées sur un bateau qui voguait sur le Danube. Elles sont illégales et désapprouvées par l’Église. Par la suite, des femmes ont également été ordonnées évêques : elles sont donc en capacité d’ordonner, à leur tour, des femmes.
Une lutte hors la loi
“La règle qui impose cette contrainte d’être du genre masculin pour être ordonné est liée à l’article du code canonique qui dit que seul un homme peut recevoir les ordres sacrés. Les femmes ont été écartées de l’apostolat publique dès que le christianisme est devenu une religion d’État. Mais la loi n’existait pas dans l’Église avant la fin du XIXe siècle”, détaille Christina. Une règle qui a donc été codifiée récemment.
Jusqu’alors, les traditions faisaient office de force juridique. Le combat de Christina est considéré comme hors la loi. Entretien avec une femme qui veut faire bouger les codes.