Une odeur, une tache sur un mur, de la buée sur les vitres en hiver ? Tous ces signes peuvent mettre la puce à l’oreille. Le logement est sans doute humide et peut même être exposé aux risques de moisissures.
« Les taches c’est un peu la dernière étape, signe que les moisissures sont bien présentes, explique Manuel Wojciechowski de la société MurProtec. On peut la repérer dans des salles de bain qui mettent du temps à évacuer la vapeur de la douche ou encore si du linge met beaucoup de temps à sécher. » Certains champignons sont plus dangereux que d’autres. C’est le cas de la mérule, champignon invasif et destructeur de bois qui « peut être un danger pour la structure du bâtiment ». Ou encore l’aspergillus, champignon nocif pour les occupants.
MurProtec, société présente partout en France, propose des diagnostics moisissures gratuits. « Nous faisons un tour complet du bâti, intérieur et extérieur. Nous vérifions s’il y a de l’humidité dans les matériaux, le taux d’humidité dans l’air ou encore la qualité de l’air », explique le formateur national.
Les gestes simples à adopter
Aussi, pour le Dr Le Guillou, président de Santé Respiratoire France, la première des choses à faire est de bien ventiler son logement. En effet, la moisissure se plaît dans des pièces trop froides, mal aérées. Elle est par ailleurs accentuée si l’air est très humide, par exemple. « C’est du bon sens. L’hydrométrie doit être comprise entre 40 et 60% dans l’idéal et la température du logement entre 18 et 22 degrés », ajoute le pneumologue. Selon lui, l’aération est d’ailleurs le premier geste utile et gratuit.
« Les spores relâchées par les champignons peuvent être inhalées et venir se déposer sur les voies respiratoires. Cela peut déclencher un assèchement de la gorge, des allergies, une rhinite, voire une infection avec de la fièvre », ajoute le médecin.
Faire intervenir un expert
Par ailleurs, l’air intérieur peut être jusqu’à 9 fois plus pollué que l’air extérieur. En cause, les composés organiques volatiles (COV), présents dans les meubles, les produits ménagers ou les peintures. Ces composés cancérigènes sont des polluants qui causent chaque année 20 000 décès.
Heureusement, l’impact des moisissures peut être atténué. « Il faut y mettre de la bonne volonté. On ne doit pas oublier que l’air que l’on respire est l’air de chez soi. Il faut ventiler au maximum. Toutes les maladies respiratoires sont des maladies environnementales ou comportementales. Tout ceci est évitable », nuance le Dr Le Guillou.