Les deux fondateurs de Tandem, Arthur de Jerphanion et Nicolas Delcourt, au moment de créer leur entreprise, sont partis d’un constat simple mais profondément dérangeant : les transports représentent la première source d’émission de CO2 en France. L’aviation et l’industrie contribuent négativement au bilan carbone, mais la moitié de ces émissions vient de nos voitures personnelles. “Par conséquent, le premier responsable sont les déplacements quotidiens”, précise Arthur de Jerphanion.
Deuxième constat : plus de 8 millions de Français parcourent moins de 10 km en voiture pour se rendre sur leur lieu de travail. Un choix qui n’est souvent pas voulu, mais subi. La plupart du temps, il n’y a pas d’alternative. Si, dans les grandes villes, les transports en commun sont nombreux et efficaces, il n’en est pas de même dans les villes moyennes ou les zones périurbaines. “Donc, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à faire pour réduire drastiquement les émissions de CO2 et faire que le vélo redevienne un moyen de transport de masse.”
Après une enquête chez nos voisins européens, notamment en Allemagne, aux Pays-Bas et en Belgique, où le vélo est déjà très développé en entreprise, ils essaient de construire un modèle hexagonal, l’adapter au contexte local, au fait que les Français sont moins habitués à la pratique du vélo, ont davantage besoin d’être accompagnés, d’être pris par la main. C’est ainsi qu’est né Tandem.
Des avantages fiscaux et personnels
Car l’envie est bien présente. Selon une étude qu’ils ont conduite, Arthur et Nicolas découvrent qu’une majorité de salariés se disent prêts à passer au vélo si leur entreprise les aide à en financer l’acquisition ou la location. Car s’équiper reste coûteux, environ 2000 à 3000 euros pour un vélo électrique de ville. Et l’entreprise a tout intérêt à le faire. D’abord, parce qu’à partir du moment où elle prend en charge au moins 70% du coût du vélo, elle va pouvoir déduire 25% de ce loyer de son impôt sur les sociétés.
De surcroit, le vélo de fonction n’est pas considéré comme un avantage en nature. Donc le collaborateur ne sera pas soumis à l’impôt sur le revenu. À la différence d’une voiture de fonction où, souvent, 100% des coûts sont pris en charge par l’entreprise, pour le vélo il s’agit d’un loyer, lequel est partagé entre l’entreprise et le salarié. Le modèle le plus classique est celui où l’entreprise prend 70 ou 80% du loyer à sa charge et le salarié le reste, ce qui correspond à 25 ou 30 euros par mois en moyenne pour un vélo électrique urbain classique.
Autre avantage : le salarié peut l’utiliser le soir, le week-end, pendant ses vacances, sans aucun souci. Tandem a même fait en sorte que l’assurance couvre toutes les personnes du foyer. Ainsi, le salarié peut prêter son vélo à son conjoint ou à ses enfants. Cela devient ainsi vraiment le vélo du collaborateur pendant toute la durée du contrat.
Le salarié accompagné de bout en bout
Ce service lève les freins à l’acquisition, tout en prenant en charge les contraintes techniques, d’entretien, voire même de prise en main, car Tandem prévoit des ateliers au moment de la livraison des vélos, lors desquels l’équipe répond à toutes les questions, explique comment retirer sa batterie, donne des conseils sur la manière d’attacher son vélo en ville pour éviter les vols et prodigue des formations relatives à la sécurité sur la route.
On part du pied des bureaux, on s’équipe et on apprend à circuler en toute sécurité. “On délivre aussi un petit module de e-learning en ligne, un peu comme un code de la route qu’on pourrait passer pour un permis voiture, mais qui s’apparenterait à un permis vélo avec une dizaine de questions auxquelles le salarié devra répondre. Il ne pourra accéder à son vélo que s’il totalise au moins 80% de bonnes réponses, ce qui permet aussi de rassurer l’employeur quand il va mettre à disposition un vélo pour ses salariés.”
“On s’est donné pour mission de démocratiser le vélo en entreprise pour qu’il redevienne un moyen de transport de masse pour les Français”, s’enthousiasme Arthur de Jerphanion. “Notre objectif est de construire une solution de location clé en main pour permettre aux entreprises d’avoir zéro charge mentale quand elles mettent des vélos à disposition de leurs collaborateurs et, pour les salariés, d’aider à lever tous les freins pour accéder à un vélo de qualité au quotidien.” En ce sens, des solutions sont proposées dès un petit nombre de vélos, un premier pas, car si l’on souhaite démocratiser le vélotaf, il faut toujours commencer par quelques “easy adopters”, qui deviendront des sources d’inspiration et, ainsi, on passera de 5 vélos, à 10, puis 20 puis 50. Donc mettre le minimum de barrières à l’entreprise dès le départ permet de l’aider à se lancer.
L’enfer des bouchons que l’on est ravi de quitter
“En France, dans les grandes villes, on estime que l’on passe en moyenne 150 heures par an dans les embouteillages. C’est donc souvent un enfer que les gens sont contents de quitter”, précise le cofondateur de Tandem. Les transports en commun servent des millions de personnes au quotidien, mais peuvent être sujets à des retards, des incertitudes. Avec le vélo, on relie un point A à un point B avec efficacité, et un temps de trajet toujours identique. Aujourd’hui, le vélo électrique est le moyen de transport le plus rapide en ville, avec une vitesse moyenne de 18 à 19km/h en comptant les arrêts, quand une voiture patine à 14 km/h, là encore à cause des embouteillages.
Autre avantage : les bénéfices en matière de santé et de forme physique. L’Organisation mondiale de la Santé recommande de pratiquer 30 minutes d’activité physique quotidienne, qui peuvent facilement être réalisées avec le vélo. Autre point positif : celui d’œuvrer en faveur de la planète. Rouler à vélo, c’est diviser par 22 ses émissions de CO2 sur un trajet quotidien. Des bénéfices suffisamment importants qui ne manqueront pas de faire mouche pour les entreprises et salariés qui adopteront une solution de location de vélos comme Tandem.
