Profiter du mois de mai pour se mettre au vélo, cela paraît être le bon moment. Le temps est plus clément, les jours rallongent. Idéal donc pour contrecarrer l’argument de la météo chez les récalcitrants. “Si on regarde la part modale élevée du vélo à Strasbourg, Copenhague ou encore Amsterdam, je pense qu’il n’y fait pas plus beau ou plus chaud que chez nous. Pour autant, les gens sont à vélo, on voit bien que le temps n’a rien à voir là-dedans”, expose Maria Chedeville-Jebli, présidente de Mai à vélo, vice-présidente du Club des villes et territoires cyclables et marchables et adjointe au maire de la ville de Chartres. Et puis, une fois que vous avez pratiqué pendant un mois, pourquoi ne pas continuer ? “Bien sûr, notre “baseline” c’est que le vélo, c’est pour la vie”, précise la présidente.
Mai à vélo se présente comme une plateforme qui recense tous les événements et manifestations qui sont organisés autour du vélo. Le collectif se veut aussi support de conseils et d’initiatives. L’idée est de porter la bonne parole et d’inciter à parler du vélo pendant tout un mois à travers la France.
De l’imagination et un vélo
N’importe qui, entreprises, collectivités, associations, particuliers, peut inscrire son événement sur le site dédié. Cela peut être une balade pour faire découvrir un territoire – car le vélo est aussi primordial pour le tourisme -, un atelier de réparation, un autre de remise en selle. Beaucoup, même si le vélo ça ne se perd pas, ont besoin de réapprendre avec confiance pour s’insérer dans la circulation. Cela peut être justement des ateliers de sécurité parce que le vélo passe partout, mais nécessite de suivre le Code de la route. On peut aussi imaginer une vente de vélos anciens, une sortie avec des personnes âgées, un parcours dans les écoles pour sensibiliser à la sécurité. Les seules limites sont donc l’imagination.
On peut aussi créer un groupe avec ses amis, sa famille, ses collègues et se challenger. Un mois qui peut changer les choses. Ainsi, forts de la participation à la fin de l’évènement, les salariés d’une entreprise peuvent argumenter l’installation d’un abri à vélo. Les membres d’une collectivité peuvent également appuyer, chiffres à l’appui, la prise en charge d’une flotte de vélos auprès de leur direction.
“En participant juste un mois, plein de choses peuvent changer, encourage Maria Jebli-Chedeville. C’est faire passer des messages de citoyens auprès des élus, et d’élus auprès des associations, comme quoi le vélo doit trouver sa place, avec un partage de la rue bien entendu. Et nous faisons passer ce message de manière festive et ludique.”
Toujours plus d’engouement
L’engouement pour le vélo en France ne cesse de progresser, avec chaque année de plus en plus d’événements programmés pour Mai à vélo. En 2021, 1 580 événements avaient été organisés dans 98 départements. En 2022, 3 000 événements et 51 500 participants aux challenges d’activité. En 2024, plus de 4 000 initiatives étaient recensées. Le collectif espère encore cette année dépasser la mobilisation des précédentes éditions.
Mai à vélo est une initiative soutenue par le ministère de la Transition écologique et le ministère chargé des Sports, qui rassemble les principales institutions du monde du vélo au sein de sa coordination nationale et fête cette année sa 4ᵉ édition.
L’usage du vélo n’est pas une utopie
L’année dernière, le vélo reporter Jérôme Zindy a sillonné la France à vélo et en a rapporté des dizaines de reportages issus des différentes étapes de son périple, à la rencontre des initiatives positives organisées sur l’ensemble du territoire. Des pépites à découvrir sur le site de Mai à vélo. Cette année, il sera de retour pour plus de reportages.
Sans oublier le challenge Geovélo. Il suffit de télécharger l’application et, tous les jours, lorsqu’on va enfourcher son vélo, comptabiliser la distance parcourue lors de notre journée, mais aussi pendant tout le mois de mai. Cinq millions de kilomètres ont été cumulés pendant l’événement en 2021, 12 millions en 2022, 15 en 2023. “15 millions de kilomètres, c’est 375 fois le tour de la Terre. Lorsque l’on a lancé Mai à vélo, on a voulu atteindre la Lune. En réalité, on a dépassé la Lune, qui n’est qu’à 384 400 km. L’usage du vélo n’est donc pas l’utopie d’un certain nombre de personnes, ça rassemble énormément de monde.”