“Ce qui me plaît, c’est la dimension humaine dans ce projet : pouvoir accompagner du mieux possible des candidats qui sont en recherche d’emploi, potentiellement dans un nouveau pays. On sait qu’il peut être difficile de trouver ces deux aspects réunis”, explique Ludovic Martin, fondateur du site Mister Bilingue.
Lui-même a vécu cette expérience à deux reprises en Allemagne, pour un stage et dans le cadre d’un Erasmus, et il sait bien de quoi il parle. “On ne sait pas où chercher un emploi, où se diriger”. C’est ainsi qu’il a créé Mister Bilingue, un facilitateur pour les entreprises françaises qui s’internationalisent et les profils étrangers qui arrivent en France et qui ne savent pas où chercher un emploi.
Une idée partie d’un double constat. D’une part, les entreprises s’internationalisent, cherchent des profils maitrisant les langues, et font face à des plateformes ou cabinets trop généralistes, elles ne sont donc pas dans la cible. D’un autre côté, il y a des profils multilingues qui ne savent pas où chercher un emploi, donc qui vont tomber, là encore, sur des propositions non adaptées ou noyées dans la masse.
L’allemand particulièrement recherché
Et pourtant, la demande est là. “Ce sont les langues européennes que nos clients demandent le plus souvent, parce que les entreprises françaises se développent, dans un premier temps, auprès des pays européens, voire limitrophes : allemand principalement, anglais, suédois, néerlandais, flamant. Et ensuite, vers les autres grands marchés mondiaux : la Chine, la Russie, les pays du Moyen-Orient, le Japon. C’est pour ça que ces entreprises-là ont besoin de profils parlant ces langues pour pouvoir se développer sur ces marchés-là.” Il y a des langues très courantes recherchées, mais aussi des plus rares : hébreu, estonien, norvégien, suédois, moins présentes en France, donc pour lesquelles il est plus difficile de trouver des candidatures.
Sur le site Mister Bilingue, il y a déjà plus de 300 entreprises et pas loin de 500 000 profils inscrits. Il est possible de filtrer ses recherches par type de contrat, langue, zone géographique, diplôme… Tous les secteurs d’activité sont représentés : banques d’affaire, sociétés de e-commerce, entreprises dans le monde de la mode ou du luxe, services en tous genres et services à la personne, notamment garde d’enfants.
Postuler efficacement
On y trouve aussi des liens vers des cours de langue, et notamment de français. “On trouvait ça pertinent de pouvoir partager aux candidats des noms d’écoles ou des sites qui permettent d’apprendre le français. Beaucoup de profils arrivent avec un niveau de français basique et ça peut être un frein pour trouver un emploi en France, parce que beaucoup d’entreprises souhaitent que le niveau de français soit au minimum intermédiaire”, explique Ludovic Martin.
Un accompagnement qui se fait aussi via des webinaires, lors desquels des candidats pourront être guidés pour faire un CV en français, “parce qu’ils n’ont pas spécialement les codes du CV français, qui doit tenir en une seule page, alors qu’il n’est pas rare, en Italie ou en Allemagne, de présenter un CV allant jusqu’à 6 pages”. Même chose pour l’entretien d’embauche. Dans l’Hexagone, on n’évoque pas le sujet de la rémunération dès les cinq premières minutes, comme ça peut se faire dans les cultures anglo-saxonnes. “Ça peut paraitre très basique pour une personne française, mais quand c’est complètement nouveau, ce sont des différences culturelles du marché de l’emploi. Donc, il faut appréhender ces nouveaux codes pour pouvoir postuler efficacement et être recruté.” Ces webinaires sont totalement gratuits et menés en anglais.