Difficile parfois d’arriver au travail avec le sourire. Les transports en commun réservent leur lot de surprises. Depuis plusieurs mois, par manque de personnel, certaines lignes de métro sont saturées à Paris.
C’est le cas de la ligne 12, que j’emprunte pour me rendre à la rédaction. Je dois parfois laisser passer plusieurs rames avant de pouvoir réussir à entrer dans un wagon. Débute alors une véritable partie de Tétris humain, où chacun tente de trouver une place. Ce matin-là, j’ai beau écouter AirZen Radio, j’ai du mal à rester de bonne humeur.
Jusqu’à ce que j’entende une voix chaleureuse : « Excusez-moi, mon attaché-case prend un petit peu de place ». L’attaché-case en question est, en fait, l’escabeau et le matériel de Christian. Il est afficheur dans le métro. Il doit se frayer une place parmi nous dans la rame avec tout son matériel.
Afficheur dans le métro, un métier qui a plus de 100 ans
Sa simple bonne humeur, son sourire, son rire aussi suffisent à nous donner envie de le rejoindre dans sa bonne énergie. Les gens qui m’entourent commencent à discuter avec lui, on lui fait de la place. Il entre dans le métro avec nous et, bizarrement, on se sent tous un peu mieux. Il rayonne. Quel est son secret ? Je le retrouve quelques jours plus tard et de le suivre pendant qu’il colle des affiches.
Je découvre alors que le métier d’afficheur dans le métro a plus de 100 ans. Christian adore coller des affiches. Particulièrement celles qui sont liées à la culture. Car l’homme est aussi peintre impressionniste. Il a une poésie naturelle.
Il m’explique comment il fait pour rester motivé peu importe les saisons. « La difficulté, c’est comme un fauve, il faut la dompter. Faire de la difficulté une partie intégrante de soi sinon elle devient un obstacle », explique Christian.
Depuis, lorsque je vais à la radio, il m’arrive de croiser Christian. On se fait un signe, on se sourit et je ne me sens plus seule dans le métro.
Merci à lui.