Chaque matin, vous utilisez peut-être une cafetière à filtre sans savoir qu’elle est une invention d’Amalie Auguste Melitta Bentz. C’est ce genre d’ignorance que Melissa Amneris, créatrice de contenus sur TikTok et Instagram, cherche à éliminer. Elle a récemment expérimenté une journée sans inventions féminines pour montrer à quel point notre vie quotidienne est imprégnée de ces innovations.
@melissa.amneris Et si on vivait sans les inventions des femmes ça donne quoi ? Beaucoup de génies femmes oubliées et censurées… (liste non exhaustive) Merci a @Culture dorée (Britanie) pour l’idée #feminisme #effetmatilda #womansrights #femmesoftiktok ♬ Cancan – As des As
En plus de Bentz, d’autres femmes ont changé notre monde. Hedy Lamarr a créé la technologie à l’origine du Wi-Fi et du Bluetooth, et Ada Lovelace a conçu le premier programme informatique. Sans elles, nous n’aurions pas les commodités que nous considérons aujourd’hui comme acquises.
Rossiter vs “Oppenheimer”
La théorie de Mathilda, développée par Margaret Rossiter explique pourquoi ces femmes sont souvent oubliées. Selon cette dernière, la contribution des femmes aux sciences est régulièrement minimisée ou attribuée à des hommes.
Le film “Oppenheimer” illustre bien ce phénomène en omettant dans son récit des femmes cruciales comme Jean Tatlock. Psychiatre accomplie, elle y est réduite à une caricature d’une femme excentrique et tourmentée. Katy Oppenheimer a connu son propre accomplissement académique en tant que biologiste et botaniste. Elle est représentée dans le long-métrage de Christopher Nolan comme une épouse et une figure dépressive et alcoolique. Et enfin, Lise Meitner, totalement absente de cette œuvre, a découvert la fission nucléaire. Sans elle, pas de projet Manhattan. Son absence est particulièrement flagrante car elle avait refusé de participer au projet en raison de ses convictions pacifistes.
Le chemin vers la reconnaissance
Il est donc temps de réhabiliter ce matrimoine scientifique et ces femmes pionnières et leur donner enfin la reconnaissance qu’elles méritent.
Pour ce faire, il est d’abord essentiel de démanteler les barrières culturelles et systémiques qui dissuadent les jeunes femmes de poursuivre des carrières dans les sciences. En dépit des données récentes démontrant que les filles surpassent souvent les garçons dans les matières scientifiques dès le collège, elles demeurent en effet sous-représentées dans les cursus universitaires axés sur la science.