Une fois que nous avons rendu ce gobelet à la buvette du concert et récupéré notre consigne, que devient-il ? On a ce réflexe, sans jamais se poser vraiment la question de l’après. Eh bien, il entame un véritable voyage, une mécanique bien huilée, avant de revenir dans le système, et cela plusieurs centaines de fois.
Une véritable chaîne logistique orchestrée par des prestataires variés. Les gobelets vont être récupérés et collectés dans des caisses de transport qui repartent vers des centres de lavage de proximité. Des lieux d’accueil qui se multiplient avec l’essor du réutilisable.
Ensuite, ils vont être lavés. Et là, Meiko, comme d’autres, sont dans une recherche permanente d’innovation technologique pour être le plus efficace possible, et le plus écologique, le tout en respectant des processus d’hygiène très pointus.
“Il y a un phénomène de recyclage d’eau qui s’opère”, explique Alexander Lohnherr, président de Meiko France. “On va réinjecter une bonne partie du circuit des eaux de prélavage, lavage et rinçage, dans le circuit suivant, au lieu de la jeter entre chaque cycle. Ça présente un double avantage : celui d’utiliser moins d’eau et, en plus, de réinjecter une partie de la chaleur générée par la machine pour réchauffer l’eau dans le prochain cycle.”
La France en avance
Les évolutions sont permanentes puisque les créations de nouveaux contenants réemployables ne cessent de se développer. “On prend les devants pour que chaque équipement réponde au plus vite aux nouvelles spécificités. La France est un vrai terrain d’essai en ce moment. Elle se débrouille d’ailleurs plutôt bien en la matière, puisqu’elle va au-delà des directives européennes de 2020 concernant l’arrêt du plastique, avec des contraintes fixées à la restauration collective sur l’arrêt du jetable sur site. Ce qui est une spécificité française pour l’heure. L’un des nouveaux débouchés qui va sans doute émerger est celui du portage de repas à domicile. Donc, ça bouge assez vite et c’est très bien.”
En plus des sites volatiles comme les festivals, des lieux pérennes se développent à la vitesse d’un tunnel de lavage. Par exemple, Ground Control à Paris, où la consommation ne se fait qu’avec du réutilisable. “L’impact est tout de suite tangible sur un site physique. Il y a eu un effet avant/après. Les sacs de déchets ont été immédiatement divisés par sept.”
Quatre milliards de gobelets jetables sont à remplacer par de nouveaux contenants réemployables. De nouveaux usages encourageants qui s’accélèrent, pour le plus grand plaisir des acteurs historiques du lavage qui ont su s’adapter.