C’est en kiosques ! Le magazine hebdomadaire “La Croix L’Hebdo” a dévoilé un numéro spécial « Solutions ».
Ce numéro spécial est dédié à celles et ceux qui font le monde de demain et a été réalisé en collaboration avec l’ONG Ashoka. Il s’agit d’un réseau d’acteurs de changement qui agit en faveur de l’innovation sociale. Ensemble, ils ont imaginé une expérience immersive et collaborative pour réunir lecteurs et entrepreneurs sociaux.
Des lecteurs inspirés et inspirants
« Première surprise, quand nous avons lancé un appel à bonne volonté parmi nos lecteurs et lectrices, nous avons été submergés de demandes », explique Marine Lamoureux, journaliste. L’idée derrière cet appel est de faire des lecteurs du magazine des reporters de solutions.
L’idée : accompagner un journaliste en immersion chez des entrepreneurs sociaux soutenus par Ashoka. Grâce au succès de cette campagne, quatre reportages ont vu le jour : dans une entreprise laitière engagée dans la transition écologique et sociale, auprès d’une entreprise spécialisée dans la rénovation thermique, auprès de l’association Voisins malins et avec HOP, qui lutte contre l’obsolescence programmée.
Dans le magazine, on peut aussi lire des interviews avec des acteurs et actrices du changement. Mais aussi des « cas de conscience » : quatre vols dans une vie, est-ce tenable ? Peut-on vivre sobrement sans être marginalisé ?…
Le rôle des médias dans la transmission des solutions
« Nous nous devons, en tant que journalistes, de faire attention à certains pièges. Par exemple, l’anecdotique. Et c’est souvent comme cela que sont traitées les solutions dans les médias », ajoute Marine Lamoureux. Traiter un sujet de façon anecdotique n’a rien de mal en soi, « mais les défis qui nous attendent sont tellement énormes qu’il faut mettre la lumière sur des solutions qui sont duplicables au maximum », ajoute la journaliste qui a supervisé le numéro.
Autre point de vigilance : le greenwashing. « Il faut décrypter ce qui est de l’ordre d’actions à impact et ce qui est de l’ordre de la communication », détaille-t-elle. Aussi, le rôle des médias se joue sur le désespoir ambiant. On sait, par exemple, que la population française est plus déprimée qu’avant la crise du Covid-19. Les Français connaissent en effet 36% d’épisodes dépressifs de plus par rapport à 2017, d’après la dernière édition du Baromètre publiée par Santé publique France.
« On a essayé d’amener les gens vers quelque chose d’enthousiasmant. En ce moment, il y a des événements climatiques extrêmes que l’on doit relayer. Il ne faut pas se voiler la face. Mais on ne peut pas s’en tenir là. Sinon les gens vont se dire que c’est foutu. Nous, médias, avons donc une responsabilité pour dire que chaque geste compte et que ça vaut la peine. Il y a une tentation de polariser, mais on doit favoriser le dialogue. C’est l’une des clés de la transformation de notre société », conclut la journaliste.
Pour en savoir plus sur l’engagement des médias, rendez-vous vers notre sujet sur la charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, inspirée par Juliette Quef du média Vert.
