Ouvrir le champ des possibles aux jeunes issus des quartiers prioritaires, c’est le but de l’association Le Sel de la Vie, à Marseille. Elle a été cofondée par Karima Berriche, Salim et Aïssa Grabsi au sortir du premier confinement.
Depuis plus de deux ans, la structure agit pour lutter contre les inégalités et les discriminations. Elle mène alors, dans ce sens, différents projets éducatifs, autour de la formation, de la culture, du sport et des loisirs. Au total, il y en a une vingtaine, et la prépa médecine Médenpharmakiné en fait partie.
Accompagner vers la réussite
C’est la première écurie sociale et solidaire à Marseille. Elle accompagne les étudiants en première année vers la réussite de leurs concours de médecine, dentiste, pharmacie, kinésithérapie et sage-femme. Ce sont Aïssa Grabsi, directeur, Salim Grabsi, et Noé Jedwab, médecin psychiatre, qui ont lancé ce projet.
Des anciens étudiants, qui ont réussi leurs concours, les ont contactés. Ils ont estimé que « les couleurs de l’amphithéâtre ne sont pas du tout à la mesure de la composante sociologique de la ville. Puis, les concours sont sélectifs. On aimerait s’engager pour remédier à ça », explique Aïssa Grabsi, directeur-cofondateur.
Cette année, Médenpharmakiné accueille sa troisième promotion. Elle porte le nom de Frantz Fanon, médecin psychiatre et militant anticolonialiste. Pour le moment, 45 élèves la composent. Pendant un an, ils bénéficient d’un accompagnement les après-midis, du lundi au dimanche. Il est assuré par une équipe de douze tuteurs. « On les appelle « Les Merveilleux », dit fièrement Aïssa. Ils identifient les besoins, les soucis, les axes d’amélioration. Il y a un réel suivi individualisé. » Les jeunes ont aussi des cours, des exercices et des concours blancs en conditions.
Bien-être mental
Par ailleurs, la prépa Médenpharmakiné se soucie du bien-être de ses étudiants. Il y a un accompagnement d’ordre psychologique, avec la présence d’une psychologue clinicienne et d’une sophrologue pour gérer tous ces aspects de stress, de perturbations, de pollution mentale. « Le but est d’enlever les freins qu’ils peuvent se mettre. Ce sont les poètes qui parlent le mieux de ces obstacles. Si on fait référence au groupe IAM, avec son rap : « Nés sous la même étoile, personne ne joue avec les mêmes cartes ». Pour nous, l’idée, c’est de faire démentir cette assertion de l’artiste benne. Pour nous, venir de ne doit pas empêcher de devenir », affirme le cofondateur.
Candidatures encore ouvertes
Cette année, ils prépareront les concours à la faculté de la Timone, qui a mis à disposition ses locaux et du matériel, suite à un partenariat avec l’Assistance Publique des Hôpitaux de Marseille. Il est encore possible de candidater à l’écurie sociale Médenpharmakiné jusqu’au 31 octobre. La jauge maximale est de 100 personnes. La sélection se fait après l’envoi du bulletin scolaire et des notes au baccalauréat, une lettre de motivation et un entretien. Le taux de réussite de la précédente promotion est de 75 %.
Quant au prix, c’est une cotisation symbolique de 10 euros pour l’année « même si, on ne la leur demande pas. On leur dit qu’ils nous payeront plus tard en 10 fois », dit en riant Aïssa Grabsi.