Éducatrice spécialisée en Gironde, Marie Espias a fondé en 2020 son association de médiation par l’animal, Medeina. Elle a développé sa passion pour les animaux durant son enfance. « J’ai pu mesurer l’impact qu’ils pouvaient avoir tout au long de ma vie, dit-elle. Il faut savoir que ma maman est atteinte d’une maladie de la rétine qui est en train de la rendre aveugle. Durant l’adolescence, je me suis rendu compte à quel point les animaux l’ont aidée à faire face à cette phase compliquée. Ils étaient sa motivation pour se lever. »
Au départ itinérante, sa structure se déplaçait principalement dans les établissements médico-sociaux, à la rencontre de publics dits fragilisés par un handicap (psychique, moteur, sensoriel) ou par d’autres problématiques. Puis, en début d’année, une ferme refuge thérapeutique, de 3 000 m² a ouvert à Eysines, près de Bordeaux. Une quarantaine d’animaux médiateurs y résident. Tous sont issus de sauvetage. Dans ce nouvel espace, créée avec Nina Lafon, une bénévole, des séances de médiation par l’animale peuvent désormais avoir lieu.
Tout pour le confort des animaux
En se lançant dans ce projet, la fondatrice de Medeina avait conscience des questionnements sur le fait d’intégrer des animaux dans l’exercice du travail. « Le secteur de la protection animale peut parfois avoir une image un peu négative de notre métier. Nous, on connaît par cœur nos animaux. On les voit tous les jours, le week-end et les jours fériés. À leur regard, à leur démarche, on sait quand ça ne va pas. Si l’animal ne veut pas aller en séance, on ne le force pas. Par exemple, pour les lapins, on pose la caisse de transport pour voir qui accepte de venir. »
Aussi, l’éducatrice spécialisée explique qu’avec Nina, elles s’attardent à parler constamment aux animaux, notamment avant les séances de médiation. « On est convaincues qu’ils comprennent. C’est primordial pour leur bien-être. S’ils ne vont pas bien, qu’ils sont obligés, qu’ils sont stressés, ça va se ressentir, et ils ne feront pas l’objet d’apaisement. » D’ailleurs, dans le but de contribuer au bon développement des pensionnaires de la ferme, des aménagements spacieux ont été créés. « On fait en sorte qu’ils aient la meilleure vie possible au vu de leur passé », précise Marie Espias.
Parmi les projets de l’association Medeina, il y a notamment la volonté de devenir un refuge LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux) et ainsi proposer des journées de sensibilisation à la biodiversité.