Mathématiques : la baisse du niveau est-elle inquiétante pour l’avenir ?

Cela peut paraître surprenant, mais l’Académie des technologies s’intéresse au niveau scolaire des élèves en mathématiques. Car sans mathématiques associées à d’autres sciences, les défis du réchauffement climatique, de l’énergie décarbonée, de la santé pour tous ou du retour d’une industrie résiliente et souveraine ne seront pas relevés par l’apport de technologies nouvelles ou renouvelées. Le constat est donc clair : il faut inverser la tendance et redonner le goût des mathématiques aux élèves. Pour cela, l’Académie publie un avis sur la place et l’enseignement des mathématiques en France.

Neuf recommandations ont été formulées, parmi lesquelles le besoin de renforcer la formation initiale et continue des enseignants du 1ᵉʳ et 2^nd degré ou de faire confiance au numérique pour un enseignement plus personnalisé.

Trois constats :

• Les élèves ont besoin de sens, de concret. Les mathématiques sont tout autour de nous et, pourtant, elles n’ont pas de sens pour beaucoup. Il faut éveiller l’intérêt des élèves en leur montrant que cet enseignement est utile pour tous.
• Les filles sont toujours en retrait dans les matières scientifiques. C’est un constat que les universités tentent de corriger mais, selon l’Académie des technologies, l’écart se creuse dès l’école primaire. « Il est important qu’elles aient des modèles et la première femme qui peut leur donner le goût des mathématiques est leur institutrice », explique Alain Cadix, académicien et rapporteur de cet avis.
• Contrairement à ce que l’on pourrait penser aux vues des dernières réformes, les élèves se désintéressent des mathématiques avant le lycée. Il s’agit donc pour Denis Ranque, président de l’Académie, de prendre le problème à la source, soit dès la fin de l’école primaire.

Intéresser tous les élèves avec des formations plus concrètes voire ludiques, voilà le grand défi auquel il faudra répondre rapidement. Pour cela, nous pouvons nous inspirer de ce qui se fait en Pologne, en Finlande, en Estonie ou à Singapour. La France aura besoin, notamment à travers le plan France 2030, d’ingénieurs et de techniciens dans les années à venir.