À Marseille, l’association DASLCA (Développement d’Ateliers de Sensibilisation et de Loisirs Culturels Adaptés) fête ses 10 ans. La structure a été créée par Amann Bataoui, qui en est aujourd’hui le président. “Étant enfant, on a manqué de jeux de société adaptés, pour nous, ayant une déficience visuelle. Du coup, on écrivait en braille nous-même sur les cartes pour pouvoir jouer avec les personnes valides, explique-t-il. On avait énormément de difficultés, donc j’ai laissé l’idée dans un coin de ma tête.”
Des jeux de société adaptés par les bénévoles
Quelques années plus tard, il concrétise son projet de ludothèque ambulante qui se déplace à Marseille et ses environs. Plus de 500 jeux de société adaptés y sont disponibles : les échecs, le UNO, le Monopoly, le Scrabble, le Puissance 4, les dames, etc. Un noyau d’une dizaine bénévoles les adaptent car les acheter dans le commerce coûte deux à trois fois plus cher.
“C’est pour les handicaps visuels, mais aussi intellectuels et physiques, souligne Marie-Claire Martin, la vice-présidente de DASLCA. Par exemple, on a des jeux avec des aimants pour les personnes âgées ou qui ont des difficultés à tenir un objet en main. Le but est que l’on puisse jouer avec les valides.”
Des jeux pour tout handicap
Ces jeux sont donc en braille, en gros caractères, contrastés, en relief, imagés, sonores, tactiles, lumineux, légers. Par ailleurs, l’association marseillaise organise des jeux en téléconférence deux fois par mois pour les personnes qui ne peuvent pas se déplacer, mais aussi en présentiel. Amann Bataoui constate que ce biais ludique “permet de discuter, de se rencontrer, d’apprendre, se faire des amis et de ne pas avoir peur de l’autre”, notamment du handicap.
À côté de ça, des actions de sensibilisation au handicap sont menées dans les établissements scolaires, les entreprises, les Ehpad. Il s’agit de marcher avec la canne blanche, de s’initier au braille ou de jouer les yeux bandés.