À Marseille, dans le 14ᵉ arrondissement, il y a de l’émulation depuis quelques mois à l’ehpad Saint-Barthélemy qui fait partie de la Fondation Saint Jean de Dieu, reconnue d’utilité publique.
Un projet est en cours : celui de créer un tiers-lieu. « Le but est de transformer l’offre de l’établissement pour offrir des dispositifs pour permettre des échanges avec les résidents et la population extérieure », explique Olivier Quenette.
Un Ephad pour les “exclus”
Depuis, 22 ans il est le directeur du site qui a une particularité : il n’y a que des grands « exclus » de la société. « Le lieu a été initié en 1852 par les Frères de l’ordre hospitalier de Saint Jean de Dieu pour accueillir les vieillards pauvres et les nécessiteux, qui n’avaient pas de solution pour leur fin de vie, précise-t-il. On a suivi, tout au long de l’histoire de l’établissement, la pérennisation des valeurs. Aujourd’hui, on a toujours des personnes issues de la rue, avec des problèmes de santé mentale et, depuis une dizaine d’années, du milieu carcéral. »
L’Ehpad compte 245 résidents et 180 collaborateurs. Mais pas seulement. Dans son parc de sept hectares, il y a un parc animalier qui recueille des animaux à la retraite. Tout ce domaine est situé au cœur des quartiers nord de Marseille, « plus connus pour des faits divers. Mais socialement, il y a un manque de dispositif pour faire du lien entre les personnes », se désole Olivier Quenette. D’où aussi cette idée de créer un tiers-lieu.
Rajouter de la vie
Le financement de ce projet est estimé à 200 000 euros. L’Agence régionale de santé (ARS) de Provence-Alpes-Côte d’Azur le subventionne déjà à hauteur de 136 000 euros. Pour les fonds manquants, l’équipe de l’Ehpad Saint-Barthélemy a répondu à un appel à projet de la Fondation Monoprix qui a été retenu. Il y a ainsi eu une campagne de financement participatif. Pour que les dons soient doublés, il fallait dépasser les 8 000 euros. Un défi relevé. Mais d’autres dons sont nécessaires.
« Notre but aussi est de changer le regard sur les personnes âgées, confie Charlotte de Kervenoaël, responsable de la collecte de fonds de la Fondation Saint Jean de Dieu. On a plusieurs intentions. D’abord, ouvrir au public notre P’tit café, qui est un lieu d’échange. Et puis, comme on a une grande salle de spectacle, pourquoi pas accueillir des expositions d’artistes locaux. » Il y a aussi un projet de créer des ateliers de théâtre, de musique et un jardin solidaire.
Si tous les éléments sont réunis, le tiers-lieu devrait ouvrir début 2024.