C’est en plein cœur du parc national des Calanques, au cap Morgiou à Marseille que se trouve la Grotte Cosquer. Elle a été découverte en 1985 par Henri Cosquer, scaphandrier professionnel lors de l’une de ses explorations. Mais ce n’est qu’en 1991 que le préhistorien Jean Courtin va authentifier les gravures et peintures de cette grotte. Puis le ministère de la Culture prendra le relais pour protéger et étudier ce site daté de moins de 30 000 ans, qui n’est autorisé qu'à quelques scientifiques.
En 2019, le chantier de sa réplique à la Villa Méditerranée a démarré. C’est Frédéric Prades, directeur de la Grotte Cosquer qui supervise les travaux. Il note plusieurs éléments qui font la singularité de ce vestige : " tout d’abord, c’est la seule grotte préhistorique connue à l’Est du Rhône. Elle rassemble de nombreuses gravures et peintures : plus de 500, dont des représentations uniques d’animaux marins (des phoques, des pingouins, des poissons et des méduses). Ce que l’on trouve rarement dans des grottes de l’intérieur des terres comme à Chauvet ou à Lascaux. "
Puis il poursuit : "ensuite, c’est que cette grotte est une miraculée de la nature puisque tous les géologues, historiens et archéologues sont unanimes pour dire qu’elle n’aurait pas dû survivre à la montée des hauts et aurait dû être engloutie. L’entrée est 40 m sous l’eau au bout d’un long boyau de pierre sous l’eau et a été découverte par le plongeur Henri Cosquer par hasard."
Celui qui a découvert la Grotte est d’ailleurs très investi sur le chantier de la réplique qui doit s’achever en juin 2022. Au total, une trentaine de personnes ont travaillé en atelier sur les panneaux et 80 ouvriers sur le site (peintre, décorateur, spécialiste des patines de résine etc.). Comparée à l’originale qui fait 2 200 m2, la reproduction fera 1700 m2. Au niveau architectural de la réplique, il y a une volonté de reproduire la même ambiance que dans la grotte originale avec un bassin et un espace semi-immergé. Les visiteurs pourront découvrir les différents espaces du musée grâce à des modules. Ils auront le plaisir de découvrir le travail des taxidermistes qui ont reproduit en grandeur nature 12 espèces d’animaux dont un bison, un chamois, un phoque et un pingouin.