Dans la voix de Vincent Rousselet, on perçoit une fierté du travail accompli. Le directeur du label Bio Equitable France peut se réjouir de voir cinq filières se relocaliser en bio et en France. Certes, il sait que le chemin sera long.
Surtout qu’il y a urgence selon le label de commerce équitable, créé en mai 2020. Cinq filières sont devenues le fer de lance de cette démarche. L’avoine, les graines de moutarde, l’huile de tournesol, les fruits rouges mais aussi le lait de chèvre ont pu retrouver une filière française. À chaque fois, ces actions associent agriculteurs, transformateurs et distributeurs.
De la moutarde bio et française à manger
“Notre label est un outil au service de l’agroécologie”, insiste le directeur. Il énumère les mesures prises par les filières labellisées : replanter des haies, maintenir des zones de biodiversité, installer des ruches, augmenter l’autonomie alimentaire de la ferme… L’objectif est clair : valoriser l’agriculture paysanne.
Fort des valeurs du commerce équitable, le label plaide aussi pour une amélioration des conditions de vie. Ce volet passe par une hausse de la rémunération des producteurs, mais aussi celle des conditions sociales des salariés des fermes et dans les entreprises de transformation.
“Tout cela reste modeste”, nuance-t-il. Sur l’exemple de la moutarde, ce sont 50 hectares qui sont concernées mais “on lance des dynamiques” pour manger bio et français. Pour lui, le consommateur mais surtout les pouvoirs publics français et européens ont un rôle à jouer pour retrouver cette souveraineté alimentaire.