Les agriculteurs avec le label bio attendent la fin de l’inflation avec impatience. Les consommateurs aussi, évidemment. L’enjeu pour le monde agricole est important alors qu’une baisse de la consommation bio est constatée depuis plus de deux ans.
Suzanne Gorge, autrice d’une analyse pour le think tank Terra Nova, explique que « si les prix commencent à baisser, la baisse de la consommation de bio va légèrement s’estomper ». Ceci dit, il faut aussi « voir si les fermetures des magasins auront un impact ».
Dans tous les cas, « ce qu’il faut faire, c’est mieux structurer notre filière, mutualiser les coûts et infrastructures pour faire des économies d’échelle et des coûts de production plus faible ». Cela passe par le collectif ou les groupements de producteurs. Elle ajoute que « si l’État accompagne un peu dans le cadre d’un plan d’aides, cela permettra aussi d’investir pour que les agriculteurs puissent changer d’échelle ».
Une campagne pour le label bio
Le label de l’agriculture biologique doit aussi, par exemple, mieux répondre aux attentes des consommateurs propose-t-elle : bien-être animal, conditions sociales, rémunération des agriculteurs, etc. « D’autres attentes se greffent, le label doit peut-être mieux les prendre en compte. »
D’autant plus que les labels se sont multipliés entre le Haute Valeur Environnementale, Sans Résidu de Pesticide ou encore le Nutriscore. Reprenant les conclusions d’un rapport sénatorial, elle ajoute qu’il faut sans doute « être plus exigeant sur le nombre de labels qui se créent, diminuer le nombre de labels existants. »
Dans sa note, le think tank insiste aussi sur l’importance de faire une grande campagne de communication autour du label bio : « Il faut rappeler aux consommateurs pourquoi c’est plus cher, mais aussi quels sont les bénéfices » pour la santé et la planète.