« J’ai été diplomate, j’ai été chimiste, je suis pole danseuse… J’ai été des choses si différentes. Et je crois qu’à travers la politique, la science ou l’art, on peut faire passer un message », déclare Maëlys Renaud.
Elle nous accueille dans son magnifique studio d’artiste, situé dans une ancienne brasserie au nord de Los Angeles, en Californie. Ici, vivent danseurs, musiciens, plasticiens dont les instruments et accessoires bordent des terrasses ombragées et fleuries installées dans cette friche industrielle, au sol sombre et aux briques rouges.
“Une pratique méditative”
Le décor est planté au cœur de l’inspirant Art District que Maëlys connaît par cœur. Avant de vivre là, la jeune femme a vécu plusieurs vies : après des études à l’université de la Sorbonne et à Sciences Po, elle devient diplomate pour le consulat général de France de Los Angeles, chargée de la promotion de la culture scientifique.
« Puis avec le Covid, j’ai pu explorer mon autre passion : la pole dance », se souvient-elle. Une passion qu’elle a transformée en expression à temps plein. « Je ne l’assumais pas complètement au début, peut-être à cause des stigmates qui marquent cette discipline », explique la danseuse aux yeux bleus. Des stéréotypes sans doute liés au passé de cette danse, cantonnée pendant des années aux strip-clubs.
« Sans renier ses origines, la pole dance a largement évolué depuis l’ouverture d’un premier studio dans les années 80 en Amérique du Nord », détaille-t-elle. Il est vrai qu’aujourd’hui, des studios fleurissent un peu partout dans les grandes villes du monde, notamment en France.
« Ce que j’aime avec la pole dance, c’est cette opportunité de reprendre le pouvoir avec son corps. Pour moi, c’est une pratique méditative et engagée », assure-t-elle.
Un engagement qu’elle met d’ailleurs au service du climat, son autre combat. L’association des deux paraît insolite. Pourtant, lorsque Maëlys l’explique, c’est évident : « On y pense peu, mais l’industrie de la pole dance est une industrie polluante, comme beaucoup de sports. Cela concerne la mode qui y est associée, la logistique, la consommation des studios ou même encore la production des barres… Par ailleurs, la pole dance n’intègre pas dans ses gènes l’amour de la nature, contrairement à des disciplines sœurs comme le yoga ou la danse contemporaine. »
“L’art peut véhiculer un message”
Raison pour laquelle Maëlys a lancé la plateforme poleforplanet.com, un site ressource pour les quelque 5 millions de pole dancers du monde entier, mais aussi pour les propriétaires de studio ou encore les marques de mode et de matériels qui s’adressent à ce milieu.
Maëlys Renaud sera de passage en France en octobre prochain pour présenter ses travaux.