Lou Méchiche, parasurfeuse : « Votre différence n’est pas une faiblesse »

Lors d’un entretien pour AirZen Radio, Lou Méchiche, championne du monde en équipe de parasurf, est revenue sur son parcours de sportive de haut niveau et son chemin vers l’acceptation de son handicap.

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Comment la parasurfeuse Lou Méchiche a vécu les débuts de son handicap

Comment la parasurfeuse Lou Méchiche a vécu les débuts de son handicap

02:11

La parasurfeuse Lou Méchiche prône l’estime de soi et l’inclusion

La parasurfeuse Lou Méchiche prône l’estime de soi et l’inclusion

04:16

La parasurfeuse Lou Méchiche aborde ses entrainements avec son binôme

La parasurfeuse Lou Méchiche aborde ses entrainements avec son binôme

04:05

Parasurfeuse, Lou Méchiche aborde son chemin vers l’acceptation de soi

Parasurfeuse, Lou Méchiche aborde son chemin vers l’acceptation de soi

30:49

Originaire du Taillan-Médoc, en Gironde, Lou Méchiche, 18 ans, a déjà un beau palmarès à son actif. Cette parasurfeuse est devenue en 2023 championne du monde en équipe avec l’équipe de France, puis médaillée de bronze en individuel. La même année, elle a obtenu l’or aux championnats du monde et d’Europe de la Parasurf League. C’est une détermination sans faille qui habite la sportive de haut niveau malvoyante, comme le prouve son parcours.

À deux ans et demi, le corps médical détecte à Lou une tumeur cérébrale qui va entrainer sa déficience visuelle. Des séances de chimiothérapie, cinq jours sur sept, s’en sont suivies jusqu’à ses 7 ans. « Sur le moment, ça allait. Étant jeune, je pensais que tout le monde avait son jour de chimio. Quand je me suis rendu compte que tout le monde n’était pas concerné, j’ai trouvé ça injuste, et ça a été très dur. Aujourd’hui, cette expérience m’a donné de la force. »

L’acceptation de soi

Il aura fallu parcourir du chemin avant que l’athlète accepte son handicap et ait une bonne estime d’elle-même. En effet, les années de la primaire au collège ont été une période difficile. « Je me disais que les moments qui étaient censés être les meilleurs de ma vie étaient gâchés. Puis, j’ai été victime de harcèlement scolaire à cause de mon handicap. Au-delà de ne pas aimer mon handicap, je ne m’aimais pas en tant que personne. Je me renfermais. Je ne pensais pas qu’un jour, je serais fière de moi, et que je pourrais dire : “Ouais, j’ai un handicap, mais j’ai réussi à accomplir tout cela”. En ça, Pita, mon chien-guide, m’a aidée moralement à aller mieux. »

C’est à ses 14 ans que la Fondation Frédéric Gaillanne lui offre cet animal. C’est une évidence pour Lou d’avoir un chien-guide. « J’ai plus confiance en les animaux qu’envers les humains. J’avais du mal avec la canne. Je me sentais seule avec mon handicap face aux autres. » Suite à cette rencontre avec celui qui allait devenir son compagnon de vie, elle a remarqué que les interactions sociales ont évolué vers le positif. « Maintenant, les gens osent venir me voir pour parler de Pita. Puis, naturellement, on parle de mon handicap sans tabou. C’est ça que j’apprécie. Parce que je n’avais pas ça avec la canne. Elle fait peur et éloigne les gens. »  

Le surf, “une sensation de liberté”

Si dans les coups durs, la parasurfeuse a pu compter sur sa famille et Pita, le surf est bien sûr un refuge. Elle s’entraîne deux à trois fois par semaine avec son coach et binôme Dorian Lafitte. « Je me suis lancé parce que j’ai vu mon grand frère aller à l’eau. Il me disait que c’était un sport incroyable et j’ai essayé. C’est vraiment la sensation de liberté la plus pure. Tous mes problèmes se noient au fond de l’eau. Et je ne suis plus que Lou, une surfeuse avec un petit truc en plus. » Celle qui a aussi été porteuse de la flamme olympique, accompagnée de Pita, se bat pour une reconnaissance du parasurf aux Jeux paralympiques.

La Girondine partage par ailleurs son parcours et son histoire lors de rencontres avec des élèves de maternelle, dans les écoles de commerce et même dans les Ehpad. Elle y diffuse des messages d’optimisme, d’acceptation de soi, de résilience : « Je veux montrer à tout le monde qu’il n’y pas de limites. Et que les seules personnes qui les posent, c’est nous-même. Votre différence n’est pas une faiblesse, mais une force. Et apprenez les différences des autres, parce que c’est une richesse, et ça va vous faire grandir », conclut-elle.

Aussi, pour pouvoir continuer à pratiquer son sport à haut niveau, Lou Méchiche est à la recherche de financement.

Ce contenu audio a été diffusé le 05 juillet 2024 sur AirZen Radio. Maintenant disponible en podcast sur airzen.fr, notre application et toutes les plateformes de streaming.

Par Jennifer Biabatantou

Journaliste

Agence de communication Perpignan