Pierre-Michel Bertrand est docteur en histoire de l’art, spécialiste de l’art médiéval. Conférencier et auteur, il a déjà consacré deux livres aux gauchers, dont un qui a été traduit en neuf langues, « L’Histoire des gauchers » (éditions Imago).
Gaucher lui-même, il est devenu le spécialiste français des gauchers.
AirZen Radio. Comment en êtes-vous venu à vous intéresser à l’histoire des gauchers ?
Pierre-Michel Bertrand. À la suite d’un long parcours. J’ai fait une thèse de doctorat sur un problème de symbolique au Moyen Âge. Je vous fais grâce du sujet un peu technique. Et je me suis aperçu, pendant ces longues années de recherche, que je ne trouvais jamais rien sur l’histoire des gauchers. C’est un sujet intéressant, qui est transdisciplinaire. Ça regroupe l’histoire, la sociologie, la médecine, l’ethnographie, etc.
Être gaucher, est-ce une prédisposition génétique ?
Pierre-Michel Bertrand. Oui, c’est certain, pour une raison toute simple, et ce sont les statistiques qui le prouvent. C’est-à-dire que deux parents gauchers ont beaucoup plus de chance d’avoir des enfants gauchers que deux parents droitiers. Il y a clairement une base génétique, mais ça ne suffit pas. On sait aussi, par exemple, que, chez les jumeaux monozygotes, il arrive qu’il y ait un individu gaucher et un droitier. Pourtant, ils ont le même patrimoine génétique. Il y a donc d’autres causes, qui peuvent être hormonales ou la position du fœtus dans le ventre de la mère. La latéralité est multifactorielle.
La dernière théorie voudrait qu’il y ait un gène du droitier qui fait que l’humain est naturellement droitier et, dans certains cas, ce gène ne se manifeste pas. Il reste en dormance chez certaines personnes.
Pierre-Michel Bertrand est l’auteur de « L’Histoire des gauchers » et « Le Dictionnaire des gauchers », paru aux éditions Imago.