La rédaction du livre « L’Extraordinaire Histoire de la Villa Alice » commence par un coup de cœur pour une grande bâtisse. Elle est située juste derrière l’église Saint-Jérôme, à Cast, petite commune du Finistère. En 2020, Maële Vincensini s’y promène avec son mari, Renaud, lorsque celui-ci tombe sous le charme d’une maison abandonnée.
Deux ans plus tard, ils l’acquièrent avec tout ce qu’il y a à l’intérieur et quittent définitivement la région parisienne avec leurs deux filles. Commence alors une exploration des lieux pour le couple, qui se prend de passion par ces objets d’un autre temps laissés par Alice, l’ancienne propriétaire décédée l’an dernier à 99 ans.
Au fur et à mesure, va commencer « la grande enquête ». « Tout a commencé quand nous avons retrouvé, dans une dépendance de la maison, une valise cachée dans une petite pièce qui contenait les affaires d’un certain monsieur Page. À l’intérieur, il y avait des documents notariés, des photos, des courriers. Tout ça nous a permis de remonter l’arbre généalogique d’Alice. De savoir qui était passé dans notre maison. J’ai eu envie de partager tout cela parce qu’il y a beaucoup d’histoire. On traverse des époques dures, importante. J’avais besoin de transmettre cette mémoire commune, finalement », raconte Maële.
Ainsi, telle une série en plusieurs épisodes – plus de 40 -, elle documente au fur et à mesure ces découvertes sur Alice et sa famille sur les réseaux sociaux. Résultat : ses vidéos font des millions de vues.
Garder en mémoire
Une communauté se crée alors. Les internautes interagissent, lui permettent d’en savoir plus sur Alice. Ils se passionnent pour l’histoire de la Villa Alice, nom donné à cette maison par Maële. Il faut dire que cette dernière sait capter son auditoire, grâce à une narration travaillée.
Aussi, grâce à un important travail de recherches, elle renseigne les personnes qui suivent ses aventures sur les objets trouvés dans ces lieux. « On est tombés sur des choses tellement banales et tellement anciennes, comme la machine à coudre Singer. Je me suis intéressée à des casques allemands transformés en passoires dans les années 50, à des thermomètres en mercure. Et puis, derrière chaque objet, il y a une entreprise, des salariés, des ouvriers qui ont pu vivre des choses importantes. » Aussi, l’histoire d’Alice permet d’en savoir plus sur la vie des jeunes femmes à cette époque.
C’est pourquoi, comme pour effectuer un devoir de mémoire, il était important pour Maële Vincensini d’écrire le livre « L’Extraordinaire Histoire de la Villa Alice », publié aux éditions Locus Solus. Cette expérience l’aura nourrie à différents niveaux « Déjà, écrire un livre, c’est fou, dit-elle avec le sourire. Puis ça me permet d’en rédiger d’autres, notamment pour les enfants avec les éditions Thierry Magnier. Je me suis découvert une capacité à raconter des histoires. » Une qualité à développer, pour l’autrice qui est la petite-fille du poète Paul Vincensini.
À l’avenir, Maële et Renaud souhaitent créer un musée pour mettre à l’honneur Alice et sa famille.