« En France, il me semble qu’on n’est pas toujours au clair avec notre rapport à l’État. On se rend bien compte que ça ne fonctionne pas, mais on ne sait pas comment s’organiser autrement, par rapport à l’État », déplore Juliette Duquesne. La journaliste indépendante publie son 7e ouvrage, « Autonomes et solidaires pour le vivant, s’organiser sans l’autorité de l’État », aux éditions Le Bord de l’eau.
Il est le résultat de quatre années d’enquête et d’une centaine de rencontres, dans les ZAD, les Oasis ou de municipalités. Autant de projets qui se sont émancipés de l’État, lassés d’attendre un texte de loi en faveur du vivant. L’ouvrage montre que ces initiatives, parfois mises en place depuis des décennies, ont un dénominateur commun : l’entraide.
Ici, le rapport à l’argent évolue, des savoir-faire refont surface et ainsi que l’entraide au niveau local. « Les gens cultivent plus, travaillent de leurs mains et se sont réappropriés les gestes du quotidien. Le tout en restant très connectés à l’extérieur », poursuit Juliette Duquesne. Au fil des années, les lois ont régi les relations humaines et les échanges, quitte, parfois, à bloquer certains élans. C’est ce que dénonce cet ouvrage en apportant des solutions.
Pourtant, contrairement aux idées reçues, vivre plus près du vivant et se détacher de l’autorité de l’État n’est pas synonyme de s’isoler ou de vivre en autarcie. « Il faut faire société et non communauté », peut-on ainsi lire dans cet ouvrage.