Élodie est une battante, une « guerrière » comme elle dit, une artiste, une optimiste née, une femme drôle. Élodie écoute son intuition, toujours, et cette fois-là plus que jamais, elle a bien fait. C’est ce qui lui a sauvé la vie. Quand elle partage son histoire, elle parle d’une « carte chance ». Une histoire de green card, de cancer mais aussi et surtout une histoire d’optimisme et de vie.
En 2003, Elodie Attias a 24 ans et la vie devant elle. Elle s’apprête à partir faire son doctorat à Milan. Avant de démarrer, elle s’accorde quelques jours de vacances à Los Angeles. « Tu devrais candidater à la loterie pour obtenir la green card », lui dit son amour de l’époque. La carte verte est un sésame recherché. C’est elle qui permet aux étrangers de résider et de travailler aux États-Unis, d’y prendre sa retraite, d’y étudier, etc. En résumé, elle donne à peu près les mêmes droits que ceux accordés aux Américains à part celui de voter. Nombreux sont les candidats, 13 millions chaque année, rares sont les élus, environ 50 000 personnes, dont 10% de Français. Mais qu’importe. Chiche, lui répond Élodie.
La jeune femme saute sur l’occasion. « À ce moment-là, j’ai senti une telle joie, un tel enthousiasme. Cela n’avait aucun sens rationnel. Je n’avais pas du tout pour projet de m’installer aux États-Unis puisque je partais à Milan. Mais j’ai décidé de me faire confiance », explique-t-elle.
Quelques mois plus tard, bingo ! Élodie, de retour en France, est choisie, elle a le droit de compléter un dossier pour obtenir la fameuse carte de résident permanent. Arrivent les examens médicaux : une prise de sang et un scanner des poumons.
Alors qu’elle ne s’y attend absolument pas, le couperet tombe : « Vous avez une grosseur sur les côtes. » Une grosseur ? « Une tumeur. Et il y a 98% de chance pour qu’elle soit maligne », lui répond son médecin.
“C’était sans doute un mécanisme de protection”, se souvient la jeune femme. Elle se rappelle aussi de ce moment où elle réalise : si elle n’avait pas écouté son cœur, elle n’aurait pas fait les démarches pour la green card et aurait peut-être appris trop tard pour son cancer.
La tumeur n’a pas encore métastasé mais le traitement est lourd : un an de chimiothérapie et une ablation de trois côtes. « Cela a été difficile. Mais j’ai toujours essayé, parce que c’est ma manière d’être, de trouver la lumière et le positif dans tout ça. »
“À l’époque, je n’acceptais pas vraiment ma vulnérabilité. J’ai donc pris la nouvelle comme une warrior et j’ai décidé de me battre”
La jeune femme guérit, mais ce n’est que plusieurs années plus tard qu’elle en retire quelques chose de bénéfique pour elle : « Dans les années qui ont suivi, j’ai eu besoin de tout contrôler pour me sentir à nouveau en sécurité. Ensuite, j’ai appris à lâcher prise à nouveau, à m’écouter à nouveau, à choisir une vie qui me correspond pleinement », explique-t-elle. Aujourd’hui coach, elle met l’intuition et le cœur au centre de sa pratique.
Elle a aussi écrit un livre de son histoire de vie, baptisé “La carte chance”, aux éditions JC Lattès. Élodie y raconte avec un trait d’humour son combat contre le cancer et comment cette loterie et cette green card lui ont permis d’être sauvée par la médecine.
