Quand le punk a débarqué sur la scène musicale anglaise en 1976, le mot d’ordre était « Montez sur scène et jouez même si vous ne savez pas jouer ! »
La théorie du jardin punk selon Éric Lenoir est un peu la même : dépasser sa peur de mal faire et créer un jardin qui sera de toute façon bien plus intéressant que s’il n’existait pas.
À bas les injonctions absurdes
Alors oui, son approche est assez peu conventionnelle. Elle convoque l’instinct et la pratique plutôt que la théorie scolaire. Elle bat en brèche de nombreuses idées reçues. Elle refuse les injonctions absurdes et le nombrilisme.
Son auteur assume totalement sa radicalité et son sens de la provocation qui s’expriment cependant toujours dans une démarche foncièrement pédagogique sur fond de préservation de la nature.
Observation et quête de sens
© Éric Lenoir
Car Éric Lenoir n’est pas « que » punk ! C’est aussi un paysagiste et un pépiniériste qui base sa pratique sur les expériences qu’il mène au Flérial, son jardin. Elles s’appuient pour beaucoup sur les voyages et les rencontres qu’il a pu faire.
Son but est de montrer que l’on peut faire quelque chose de beau, d’écologique et de pas cher. Et sans en être esclave puisqu’il ne revendique que cinq jours de travail par an, fauchage compris ! Pour cela, il faut d’abord observer et laisser la place à la (bonne surprise).
Il faut ensuite « oublier la tondeuse au garage », c’est-à-dire ne pas faire plus que le nécessaire. Et surtout, s’interroger sur ce qu’on attend de son jardin. Et n’y faire que ce qui a du sens. Pour nous et la biodiversité.
“Le Grand traité du jardin punk“, d’Éric Lenoir, éditions Terre vivante (novembre 2021), 256 p., 25 €